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9.12.24

Le rififi hypermodernisé.

Nous vivons une époque formidable, ballotés que nous sommes de consommation en frivolité, limités par les technicités, donc à la recherche d'un émerveillement, d'enchantements qui vont flatter notre recherche de la frivolité et adoucir les contraintes de la technicité. Il y en a qui l'ont parfaitement compris, à savoir ceux qui fabriquent de fausses nouvelles et des contre-vérités, et les charlatans pseudo-scientifiques qui promettent la lune et de raser gratis... demain, toujours demain. Leur méthode est connue : ils ne cherchent même pas à réfuter les résultats et hypothèses de la science en leur opposant d'autres résultats et hypothèses scientifiques ; ils les ignorent, leur dénient toute validité et posent comme acquis leurs élucubrations. Et c'est ainsi qu'ils construisent des édifices pseudo-intellectuels qui dupent les candides, les naïfs, les crédules et autres simplets qui y voient matière à émerveillement, à enchantement. Les crédules y adhèrent. On ne peut qu'en conclure que la science, ses méthodes et résultats non seulement ne satisfont pas, en l'état, le besoin de frivolité, mais ne produit pas non plus ni discours approprié opposable aux contre-vérités etc., ni narratif satisfaisant le besoin d'émerveillement. On peut certes laisser faire, tout comme on a abandonné aux clowns et montreurs d'ours, ce formidable outil d'éducation populaire qu'aurait dû être la télévision. Mais cela serait-il la marque d'une responsabilité envers ceux qui travaillent au progrès de l'humanité ? Non. Il faut donc trouver des moyens d'émerveiller, d'enchanter grâce à la science ; la faire entrer dans l'imaginaire populaire. Il y a des métiers dont c'est le métier, mais que la science trop souvent enfermée dans sa bulle professionnelle, néglige : les artistes. C'est par l'art que l'on pourra contrer les charlatans, par l'art qui fera entrer un optimum de science dans les intuitions, dans l'imaginaire. Les arts visuels et la sculpture, la littérature et la poésie, la musique et le chant, le théâtre et la danse, le cinéma et la photographie. Il faudrait pour cela que les scientifiques et les artistes entrent en dialogue, oubliant leur méfiance réciproque et découvrant la beauté, de la science et de l'art. Merci à Eric Orsenna.

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