Nombre total de pages vues

1.12.08

Du rififi chez les chercheurs franco-allemands.

Lors de la première réunion des anciens et actuels chercheurs boursiers du Deutscher Akademischer Austausdienst, fin novembre à Berlin, j'ai pu prendre le pouls des jeunes chercheurs allemands en France et français en Allemagne. Les bras m'en tombent, les mots m'en manquent !
Rien. Après tant d'années passées à prêcher dans le désert du franco-allemand, je me rends compte que c'est vraiment un désert ; et qu'il n'y a pas que Nicolas Sarkozy qui n'a qu'une sensibilité très limitée pour les conséquences stratégiques du gouffre qui subsiste entre les normalités françaises et allemandes : même les jeunes chercheurs d'aujourd'hui ne remarquent rien d'autre que leur malaise et leur irritation lorsqu'il sont au bord du gouffre.
Mais enfin ! que faut-il donc que je fasse pour que vous compreniez qu'il ne suffit pas de femer les yeux pour ne pas voir que, si, Français et Allemands, nous sommes éduqués et formés et socialisés différemment, cela va forcément se répercuter sur nos habitudes, attitudes et représentations de la normalité, politique, professionnelle ou autre. Pour que vous compreniez que, si nos stratégies individuelles et collectives débouchent sur des phénomènes, des actions perceptibles, la façon dont nous les avons conçues ne sont pas forcément intelligibles. Pour que vous compreniez que le malaise et l'irritation que vous ressentez ou percevez, sont justement le signe que quelque chose n'a pas été intelligible.
Pour que vous admettiez que les bienfaits d'un séjour de recherche ailleurs sont incomplets, sinon falsifiés, si vous n'avez pas appris ce qui va vous permettre de concevoir des stratégies intelligibles par l'Autre, et ce qui va rendre intelligibles pour vous les stratégies de l'Autre.
... la pensée interculturelle, complexe et stratégique et la compétence stratégique transnationale. J'y reviendrai.

Aucun commentaire: