4.11.24
Du rififi au gouvernement fédéral.
Décidément, ça pète... ça pète de partout. Les trois partis au pouvoir : socialdémocrates, verts, et libéraux, conscients que la crise économique que vit l'Allemagne, est grave, sinon très grave, n'entendent pas chercher une solution ensemble. Le chancelier fédéral (socialdémocrate), le ministre de l'Economie et du Climat (vert) et le ministre des Finances (libéral) convoquent chacun des instances représentatives de l'industrie et des syndicats, discutent avec eux et élaborent chacun de son côté des papiers qui, de manière judicieuse ou non, arrivent dans le public.
Quelle est cette cacophonie, inhabituelle pour les oreilles des journalistes français qui s'imaginent un désastre à venir, voire la fin de l'humanité (allemande) ?
Revenons aux fondamentaux : on se rappelle que ce gouvernement fédéral est lié par un contrat de coalition (voir mon blog précédent), qui date du 24 novembre 2021.
Oui, 2021. Depuis, on a assisté et on assiste toujours à divers bouleversements : l'agressivité commerciale chinoise, la misère dans l'industrie automobile allemande, l'arrêt du tribunal constitutionnel fédéral, le Green Deal de l'Union européenne, les incertitudes générées par l'imminente élection d'un président ou d'une présidente américaine, l'invasion de l'Ukraine, la guerre et l'augmentation des prix de l'énergie qui s'ensuit, le chaos au Moyen-Orient. Tous ces aspects n'étaient pas vraiment prévisibles en 2021.
Il y a donc un changement dans la donne et le juriste que je suis ne peut s'empêcher de penser à la clausula sic rebus stantibus, cet élément permettant à une partie au contrat de s'en retirer lorsque les aspects de la réalité qui formaient implicitement la base des négociations des parties pour parvenir au contrat, sont changées dans une mesure rendant l'exécution du contrat intolérable pour l'une ou l'autre partie.
D'évidence les trois chefs de parti (ils le sont tous les trois) l'ont à l'esprit et, je pense, ils envisagent une modification du contrat de coalition, mais certainement pas sa résiliation. En effet, une résiliation aurait pour conséquence politique la démission du gouvernement, or nous savons tous que le parlement fédéral ne serait pas en mesure d'élire un nouveau gouvernement, que la crise politique mènerait à de nouvelles élections et que la conjoncture politique n'y est pas du tout favorable.
Sans compter que cela ne résoudrait pas la crise économique. Ils sont donc condamnés à se mettre d'accord, ce que les associations industrielles leur rappellent avec véhémence. Ce ne sera donc qu'une question de semaines, de mois... et pendant ce temps, les Etats désUnis, la Chine, l'Ukraine et la Russie, l'Europe, l'industrie attendent, ou n'attendent pas.
Post-scriptum : le 06/11/2024, le chancelier fédéral a limogé le ministre fédéral des Finances, qui est aussi le président des libéraux. Le groupe parlementaire des libéraux au Bundestag a dès lors constaté que le contrat de coalition n'avait plus de raison d'être et a demandé aux trois ministres fédéraux de démissionner. Deux ont démissionné ; un ne l'a pas fait (mais il a rendu sa carte du parti libéral).
Que va-t-il se passer maintenant ? Il n'y a aucune suite constitutionnelle automatique, mais le gouvernement ne peut plus compter sur les votes des libéraux ; sa majorité au Bundestag est donc instable. Il a annoncé vouloir déposer, en janvier 2025, donc une fois le budget 2025 adopté, une motion de confiance au Bundestag. La question sera de l'ordre de : le Parlement fait-il confiance à mon gouvernement ? Le vote des députés sera nominatif et, donc, on saura qui fait confiance et qui ne fait pas confiance.
Si la confiance est prononcée, le chancelier fédéral saura qu'il a une majorité. Si elle n'est pas prononcée, alors le chancelier aura le choix : ou le gouvernement démissionne et le Bundestag en élit un autre (mais on se demande bien où il va le trouver), ou le chancelier demande au Président fédéral de dissoudre le Parlement et de nouvelles élections seront alors organisées, sans doute en mars 2025. Il reste une autre incertitude : le Président fédéral n'est pas obligé de dissoudre de Parlement. Un arrêt du tribunal fédéral constitutionnel à Karlsruhe lui impose de vérifier si la composition d'un nouveau gouvernement serait possible, bref de tenter d'éviter la dissolution. Enfin, à supposer que les élections anticipées soient concluantes, il restera alors aux partis (seront-ils deux, trois ?) à conclure un contrat de coalition. Ajoutons trois mois. Bref, l'Allemagne n'aura un gouvernement fédéral qu'en mai, juin 2025.
Le suspense continue... et la crise économique aussi !
27.8.24
Du rififi dans les esprits français au sujet de la Koalition allemande.
On entend de tout à ce sujet, par exemple que la culture du « compromis » serait par essence allemande et que les coalitions – que ce soit au niveaux fédéral ou des Etats fédérés – se feraient quasiment tout seules. On a même entendu un « expert » (sur Arte !) pontifier qu'un coordonnateur aurait arrangé l'affaire de la Koalition tripartite au gouvernement fédéral, ce qui n'a bien sûr jamais existé ! C'est de celle-ci que je vais vous parler ici, mais cela vaudra tout autant pour chaque coalition au gouvernement de chacun des Etats fédérés.
La Koalition est fondée sur un traité, un texte de cent-quarante-quatre pages, composé d'un préambule, sept chapitres techniques contenant vingt-neuf sous-chapitres et, en matière de conclusion, un chapitre sur le mode de fonctionnement au sein du futur gouvernement fédéral, et rendu public.
Ce texte a été conçu à partir de textes précédents dans lesquels chacun des trois partis (je rappelle : social-démocrates, verts, libéraux), chacun de son côté, ont pu être partenaires, et des promesses électorales faites par chacun des partis pendant la campagne électorale, bref leur identité idéologique.
Nous nous trouvons donc au lendemain des élections fédérales (septembre 2021). Le président fédéral vient d'imposer au gouvernement Merkel de gouverner jusqu'à l'élection d'un nouveau chancelier par la diète fédérale nouvellement élue (voir mon N.B. ci-dessous). Le travail concret des trois partis souhaitant former le gouvernement fédéral commence.
Chaque parti va désigner un certain nombre de commissions internes, chacun pour soi, qui vont commencer à travailler sur leurs propres textes, à hiérarchiser, à prioriser les sujets de la politique à venir ; et à travailler sur les tactiques à mettre en œuvre pour entrer intelligemment dans le traité à venir. Dans ces commissions, on trouvera, pour chaque parti, les députés nouvellement élus, des personnalités politiques autres, des députés dans les diètes des Etats fédérés, des experts proches du parti etc.
Une fois acquis ce travail de préparation des commissions de chaque parti, les instances dirigeantes des trois partis vont s'entendre sur la composition des commissions inter-partisanes, des nombreuses sous-commissions thématiques et sur le calendrier de leurs travaux.
Toutes ces commissions et sous-commissions vont alors commencer à travailler, à s'accorder sur un programme de gouvernement, et cela peut durer des semaines, sinon des mois (de septembre 2021 à décembre 2021). Le résultat sera le traité (appelé aussi contrat de coalition = Koalitionsvertrag). La composition du gouvernement étant réglée dans le traité, il reste plus qu'à le former, ce gouvernement fédéral... et à commencer le travail de gouvernement, à faire fonctionner le traité ; et c'est maintenant que s'exprime le reste de complexité politique, sous le contrôle d'une « commission de la coalition » composée des membres du gouvernement et d'autres personnalités influentes.
C'est au sein de cette commission que sont choisis les thèmes contenus dans le traité qui doivent, au moment donné, faire l'objet d'un traitement politique, projet de loi ou décision d'autre nature gouvernementale, et ces thèmes seront choisis ainsi que le traitement qui sera fait, en fonction de négociations du genre « Si je te donne ceci, donne-moi cela... », ce qui, à deux partis, semble peu complexe, mais le devient lorsqu'on est en présence de trois partis. Bref, le contenu du panier de négociations fait l'objet d'âpres discussions.
En conclusion, contrairement à ce que pensent les "experts" français, il n'y a pas de baguette magique dans la politique allemande, et il n'y a pas vraiment de compromis ; il y a des transactions.
Cependant, l’urgence et l'importance de faits non prévus au traité de coalition – par exemple, une guerre en Europe ou un arrêt intempestif du tribunal constitutionnel fédéral – va dérégler la mécanique, et la recherche de la ligne à suivre en la matière – nonobstant la compétence constitutionnelle supérieure du chancelier fédéral – se fera non pas dans les salons de la chancellerie, mais en public, avec les rancœurs que l'on imagine.
N.B. : Madame A. Merkel avait perdu les élections. Elle est resté chancelière, imperturbable comme à son habitude ; elle a gouverné sans aucune restriction (sauf une : elle ne pouvait pas demander à la diète fédérale une motion de confiance. Son ministre des Finances était Monsieur Olaf Scholz, qui était aussi le leader du parti social-démocrate et qui avait vocation à devenir chancelier. Il emmènera avec lui trois des ministres du cabinet Merkel (Mmes Lambrecht et Schulze, ainsi que M. Heil) dans son cabinet à venir.
20.8.24
du rififi dans l'apprentissage professionnel en Allemagne.
Je vais ici vous parler de l'apprentissage industriel ou artisanal en Allemagne, celui qui fait la fierté du pays qui insiste aussi pour en répandre les bienfaits dans le monde ; je ne vous parlerai pas de ce qu'on appelle l'aprentissage en France qui n'en est qu'une pâle imitation.
L'apprentissage de la vieille école allemande est un compagnonnage et je préfère utiliser ce terme pour ne pas embrouiller les esprits. Il a pour objectif de former les jeunes, et les moins jeunes aussi, à la culture industrielle ou artisanale, afin d'assurer la pérennité du système industriel et artisanal du pays. Je dis bien à la , et non pas uniquement à la prise en main de machines et autres outils, donc à la communication dans l'entreprise, à la prise de responsabilité spontanée, à la participation aux prises de décision, bref à toutes compétences dites de l'homo oeconomicus.
Le système "Apprentissage" est encadré par la loi fédérale qui définit avec précision ce qui doit se passer dans l'entreprise partenaire, ceci ayant été décidé après consultation des syndicats professionnels et soumis au strict contrôle des chambres de commerce et d'industrie. Si, par exemple, une entreprise ne peut pas répondre à la totalité du cahier de charges de sa profession, c'est la CCI de son ressort qui va sortir le jeune de cette entreprise le temps de compléter les éléments de formation manquants dans des centres de formation des CCI, aux frais de l'entreprise. Et la CCI saura par où le jeune est passé - ou non passé - car ce dernier doit tenir à jour un cahier de formation détaillé, contrôlé régulièrement par l'inspecteur de la CCI.
Parallèlement, le jeune fréquente une école professionnelle pour un enseignement théorique et culturel qui ne fait pas double effet avec la formation en entreprise, mais traite de matières de nature scolaire (allemand, anglais, mathématiques, sciences sociales et économiques, etc.) selon un programme encadré par la loi de l'Etat régional (Land).
Avec pour conséquence, dit-on, que le chômage des jeunes en Allemagne est de 6.2% (Statista, juin 2024) ou, plus précisément, de 3.4% dans le Bade-Wurttemberg voisin (même source, juillet 2024).
Bon, mais alors, quel problème ? Le problème concerne tout autant les entrepriises que les jeunes eux-mêmes. Quelques faits :
Tout d'abord, les entreprises : le nombre d'entreprises habilitées à offrir un apprentissage est passé de 2010 à 2023 de 59% à 51% de toutes les entreprises quelles qu'elles soient. Mais le nombre d'entreprises formant réellement est, lui, passé de 54% en 2010 à 59% en 2023, ce pourcentage s'appliquant aux entreprises habilitées, on en constate que le nombre d'entreprises formant réellement, qui était de 32% en 2010, n'est plus que de 30% en 2023. (Tous ces chiffres tirés de publications de l'Office fédéral du Travail, août 2024). On en conclut une plus faible participation des entreprises à la formation. Nous verrons plus loin à quoi attibuer cette faiblesse.
Toujours au sujet des entreprises, on relève que, à l'ouest de l'Allemagne, le nombre d'offres d'apprentissage non pourvues qui était en 2010 de 13% de la totalité de l'offre, est passé en 2023 à 35% (même source). Et c'est bien pire à l'est du pays.
Comment les entreprises expliquent-elles qu'un bon tiers de leurs offres de formation ne trouvent pas preneurs (toujours à l'ouest du pays, 2023, même source) ? Si 13% n'ont pas été occupées parce que le candidat ou la candidate retenue s'est désisté, un tiers de ces entreprises n'ont pas reçu suffisamment de candidatures - apect purement quantitatif, et la moitié des entreprises interrogées déclarent que les candidatures présentées n'offraient pas le potentiel souhaité. On en est là : la chute de la démographie frappe les entreprises de plein fouet ; certains arguent aussi que le chute de niveau de l'enseignement général explique la faiblesse de beaucoup de candidatures.
Et pourtant, les entreprises pensent offrir des bonbons intéressants pour attirer les bons candidats : des primes, des abonnements aux transports publics et autres facilitations, plus d'argent et des équipements électroniques, aide à la recherhe de logement et allocation supplémentaire de logement. Cela n'aura pas été très utile puisque les faits sont là :
Certains métiers ou les conditions de travail ne ne sont plus attractifs, les chances d'évolution non plus, ou l'entreprise est située trop loin ou l'école profressionnelle.
S'ajoute un autre aspect, qui ressort d'une étude de l'institut IW (proche des entreprises, 2024) : 30% des apprentissages industriels ne sont pas menés à leur terme, sachant que seul le jeune, et non pas l'entreprise, peut demander la fin du contrat. Leurs motivations : ce n'était pas le métier que j'aimerais avoir (60%) ; j'ai trop de conflits dans l'entreprise (52%) ; la formation n'est pas de bonne qualité (39%) ; problèmes d'argent (23%) etc. ou un cumul de ces motifs. Il est certain que la question des conflits interpelle ! La jeune généraion a toujours été difficile, sinon elle ne serait pas jeune, mais pourquoi les anciens n'arrivent-ils plus à s'en sortir avec eux ? Il nous manque des élements et jespèque qu'on les aura un jour.
Je reste perplexe : si dans le Bade-Wurttemberg, seuls 3,4% des jeunes sont inoccupés, où veut-on trouver ceux qui pourrait entrer en compagnonnage ? Dans les universités peut-être où, là aussi, 30% des nouveaux entrants n'arrivent pas au Bachelor.
29.7.24
Le litvinisme - ou le rififi entre le Belarus et la Lithuanie.
Comme si on n'avait pas assez de basar en Europe orientale !
Vous vous rappelez le Grand-Duché de Lithuanie, qui jusqu'au XVIIIè siécle possédait les territoires entre la mer Baltique et la mer Noire, qui a ensuite agrégé la Pologne pour former rande puissance appelée la République des Deux Nations, puissance telle que la Prusse, la Russie et l'Autriche l'ont rapidement et totalement dépecée de telle sorte qu'en 1795 il n'en restait plus rien. Rien ! Jusqu'en 1919 avec la renaissance de la Pologne et des autres, mais c'est une autre histoire.
Eh bien, aujourd'hui, en 2024, on assiste à une forte recrudescence du litvinisme au Belarus (oui, je dis "Belarus" car c'est là le nom que se donne ce pays), un mouvement qui, depuis la création de l'URSS, cherche à intégrer une bonne partie de la Lithuanie, dont la capitale Vilnius, ainsi que de la Pologne, au territoire belarussien. Ce mouvement n'est pas numériquement important, mais parle beaucop dans les média.
Bref, les hommes et femmes politiques des deux Etats échangent des argument ou preudo-arguments historiques, géographiques, ethniques plus ou moins pertinents, les autres échangent des noms d'oiseaux.
Quand à leurs voisins russes, il regardent le tout d'un oeil torve, les belarussiens étant de toute façon des russes au sens de l'article 68 f. de la constitution de Russie, alors que les lithuaniens, très majoriquement catholoques, et membres de l'UE et de l'OTAN de surcroît, sont quantité négligeable, sans doute provisoirement.
27.5.24
L'Europe, un trésor de savoir vivre !
''L'Europe d'aujourd'hui, ce grand corps politique qui ne veut pas être un empire, est une créature qu'il faut aimer, quand bien même elle est sans tête, ce qui est pour moi une vertu car cette absence nous immunise contre les tentations autoritaires et les rêves de puissance, qui mènent dans le mur. L'Europe reste en effet cet ensemble d'empires humiliés qui s'est donné une seconde chance en se rassemblant dans un club sympathique dont les membres sont aujourd'hui unis par une vision de coexistence aussi libre que possible, aussi coopérative que faisable. Du reste, c'est une erreur de reprocher aux Européens de ne plus avoir de grands objectifs puisqu'ils consistent à faire de la démocratie un système d'assurance garantissant de mieux en mieux le bien-être… On ne peut pas tomber amoureux d'une courbe de croissance disait-on en mai 68, mais on peut parfaitement, en revanche, tomber amoureux d'un trésor de savoir-vivre sans pareil, où l'on trouve un peu partout les meilleurs produits des uns et des autres, de la mozzarella italienne aux olives grecques en passant par les fours à bois scandinaves. Sans parler du droit de penser, de créer, de critiquer librement – y compris le pouvoir – sans être menacé à tout moment de prison voire de mort. N'est-ce pas un beau combat que d'affirmer son savoir-vivre et sa volonté de partager à grande échelle l'idée de la "bonne vie"? Sans compter qu'économiquement on ne se débrouille pas trop mal : additionnez toutes les économies de l'Europe, et vous avez probablement la première du monde. Mais d'une façon discrète…''
Peter Sloterdijk,
Philosophe et essayiste allemand
13.2.24
La Hongrie, l'Ukraine
Si vous faites aussi partie de ceux qui ne prennent pas Victor Orban pour un débile, mais plutôt pour un tacticien plus ou moins habile, voici comment j'interprète son comportement à l'égard de l'aide européenne à l'Ukraine :
Victor O. comme de nombreux Hongrois n'acceptent toujours pas le remembrement de leur pays (et de l'Empire austro-hongrois) prévu au Traité de Trianon de 1920 et qui a continué à la fin de la seconde guerre mondiale.
Ils ne l'acceptent pas du tout ; à tel point que je me suis fait virer d'une conférence que je donnais sur l'Europe à Budapest dans les années 1990 et où je posais fermement l'intangibilité des frontières résultant des guerres mondiales (et quand je dis virer, c'était manu militari et il a fallu que des personnes interviennent pour que je ne me fasse pas lyncher).
Ils ont entre-temps adouci leur position, mais restent des auto-proclamés défenseurs des minorités magyarophones dans tous les pays voisins de la Hongrie (Roumanie, Slovaquie, Serbie, Ukraine, Autriche, Croatie et Slovénie).
Sauf en Ukraine, dans les autres pays les minorités magyarophones disposent d'une autonomie linguistique et culturelle. Sauf en Ukraine, donc, où les écoles magyarophones sont réduites à la portion congrue et où les négociations inter-gouvernementales au sujet de la culture magyarophone en Ukraine n'avancent pas depuis le début des années 2000.
De là à penser que Victor O. exerce un chantage sur l'Ukraine, il n'y a qu'un pas. De là à penser que, si la Russie devait gagner la guerre et annexer l'Ukraine, les négociations seraient faciles, la Russie respectant quelque peu les minorités culturelles (voir les républiques fédérées du Caucase), il n'y aussi qu'un pas.
24.8.23
Ukraine, Polen, Bulgarien...
Am 25. August ist in der Ukraine nationaler Feiertag, der Tag der nationalen Unabhängigkeit, und wir würden gern mit ihnen feiern, um so mehr als ich eine besondere Bindung mit Kyiv verspüre, wo ich in einem deutsch-französischen Team, im letzten Jahrhundert, im Auftrag der Europäischen Kommission das IMI, die Business School an der Polytchnischen Universität mitgegründet habe.
Wenn es nicht so ein Geschmäckle gäbe, oder mehrere.
Vor einigen Tagen hat die ukrainische Regierung die 200 Leiter der Armeerekrutierungsämter gefeuert. Wegen Korruption. Sie liessen sich bezahlen, um wehrfähigen Männern Wehrunfähigkeit zu bescheinigen und Auswanderungsbescheinigungen auszustellen. So erklärt sich, was mein Freund Georgi G. aus Varna (Bulgarien) schreibt: "In parallel [to Russains], many Ukrainians also moved to Bulgaria after the war started. But make no mistake, they are not exclusively women, as officially announced. Thousands of expensive cars with Ukrainian number plates can be seen on Bulgarian roads, and almost all of them are driven by young men. I cannot vouch for reports that Ukrainian men can easily leave their country by paying bribes at border crossing points. But I can confirm that a small army of young Ukrainian men, with evidently very good financial status, judging by their vehicles, are in Bulgaria, avoiding conscription."
Wie kann man schließlich erklären, daß die Anzahl der Immatrikulationen an ukrainischen Universitäten von Männern im Alter über 30 Jahre, um 80% höher ist als 2022? Hat es vielleicht damit zu tun, daß Studenten an ukrainischen Universitäten beim Wehrdienst so lange zurückgestellt werden, bis sie fertig studiert haben, auch wenn sie ansonsten hauptberuflich tätig sind?
Das wäre es, zum Ersten. Jetzt zu Polen, zu dem ich ebenfalls eine besondere Bindung habe, da ich in Breslau das Zentrum für Technologietransfer mitaufgebaut habe. Polen hat 1,2 Millionen Flüchtlinge aus der Ukraine aufgenommen. 1,2 Millionen, denn die Polen fühlen sich mit der Ukraine gebunden, war doch der Westen der Ukraine - mit Lemberg / Lwiw vor dem 2. Weltkrieg polnisch. Nun aber stellt die polnische Familiengeldkasse fest, dass zig-tausende Familiengeldempfänger gar nicht mehr in Polen ansässig sind, und sie stellt die Zahlungen ein. Ich will nicht gleich Sozialgelderschleichung unterstellen, aber wir hätten gern gewusst...
Krieg ist Leid und Trauer, und wir müssen nach Kräften helfen. Die Ukrainer müssen sich auch nach Kräften helfen.
23.8.23
La Russie, l'Ukraine... et la Bulgarie.
Erevan est la capitale de l'Arménie. J'y étais l'an dernier ; il faisait chaud, très chaud, mais il y des fontaines partout, partout, dans les rues, sur les places, partout.
Mais, ça n'a pas été mon seul étonnement : il y avait des Russes partout, de jeunes Russes, dans de grosses voitures, partout, sur les terrasses des restaurants, même le Ktoor, mon préféré, dans les bars, dans les musées même, et surtout devant les distributeurs de billets. Dans mon hôtel, il n'y avait que des Russes, de jeunes Russes, qui n'étaient donc pas des résidents permanents ; sympathiques, polis - pas ces horribles oligarques russes qui peuplent les bords de la Méditerranée, et curieux, genre : " Ah ! Vous venez de Strasbourg ! Comment faire pour venir en France..."
Il y en avait tant que je suis allé voir ailleurs... un de mes correspondants, Georgi G., habitant Bruxelles, mais passant ses étés en Bulgarie, vient de me faire un compte-rendu de ses observations récentes. Je le cite :
"Bulgaria was already known as the "Cote d'Azur" of the Russian middle class. According to publications, 300,000 Russians have bought real estate in Bulgaria after the collapse of the Soviet Union, mostly apartments on the Bulgarian Black Sea Coast.
"Since Vladimir Putin started his war of aggression against Ukraine, their number has dropped to some extent, but there are still many Russians enjoying the climate and good life EU member Bulgaria can provide.
"Reportedly, additional Russians have arrived to avoid conscription. Indeed, I saw two generations: the retired and the 30-40 year-olds, clearly visible on the beach, in restaurants and supermarkets."
Résultat : les Russes middle-class de 30-40 ans sont dans leurs appartemements en Bulgarie et les moins de 30 ans sont à l'hôtel en Arménie. On se doutait bien que les membres des forces russes provenaient des classes plutôt basses de la société. Maintenant, on en a la corfirmation.
1.2.22
Du rififi dans les hôpitaux, en France comme Allemagne.
Les manifestations d’antivax ont repris du poil de la bête, depuis qu’officiellement on emmerde leurs participants. Mais elles promettent de s’amaigrir si Omicron continue à sévir, tout simplement parce qu’un certain nombre de participants à ces rassemblements d’adversaires de la piqure, et parfois même du masque, se trouveront dans l’hôpital situé le plus près de chez eux, admis en soins intensifs. Ils sont contre l’obligation vaccinale, mais pas contre celle des médecins de respecter le serment d’Hippocrate, eux qui les soignent sans sourciller, malgré certains grognements de personnels hospitaliers exaspérés.
Ces non-vaccinés par peur, indifférence, méfiance ou idéologie, retardent, chacun le sait, la sortie collective de cette longue pandémie. Ils ont, nul ne le leur contestera, le droit de mourir dans la souffrance si le masochisme les atteint. Mais sont-ils autorisés à encombrer des établissements de soin dont les personnels sont largement épuisés ? Question à l‘étude, sociale et éthique, chez tous ceux dont l’esprit humaniste et civique se trouve aujourd’hui souvent mis à mal par une société à la dérive.
À propos de vaccination, il apparaît dans les statistiques dont on nous abreuve, que nombre de personnes très âgées vivant à domicile, ayant la chance de ne pas survivre dans un EHPAD, n’ont pas encore été fût-ce que contactées pour une vaccination. Mais que font donc les élus, les maires au premier chef, dont les bureaux d’aide sociale connaissent tous ces aînés un par un ? Ce n’est vraiment pas la peine de nous parler de proximité pour ne pas être capable de joindre les plus fragiles de ses administrés.
Que se passe-t-il donc en toile de fond de ces affaires de vaccin ? C’est qu’à l’ombre d’un néo-libéralisme aujourd’hui menacé par les nationalismes et le retour du fascisme, pousse une sorte de libertarisme, du nom du mouvement apparu aux États-Unis au début des années 1970, à ne pas confondre avec le mouvement libertaire. Il s’agit d’une sorte d’égoïsme théorisé, fortement encouragé par l’égoïsme ambiant, d’un primat de la liberté sur l’égalité, la fraternité, la solidarité, sauf lorsque l’on se fait rattraper par la patrouille, entendez le virus, qui frappe d’autant plus fort que l’on est faiblement dosé.
27.8.19
Du rififi dans la défense allemande
Je ne voudrais pas donner l’impression de faire mon Donald J., mais force est de constater que la défense allemande est en piteux état.
Et qu'on me dise pas que je m'acharne sur une ministre qui a maintenant quitté ses fonctions pour prendre la présidence de la Commission européenne car le malaise est plus ancien et je doute qu'un seul mandat de ministre eût suffi pour ramener l'ordre...
Je passe aussi sur l'affaire des contrats de conseil passés par le ministère de la Défense pour lesquels il n'y aurait eu aucun appel d'offre car je sais très bien quelle difficulté il y a à rédiger un tel appel d'offre de services.
Venons-en aux faits :
Les hommes :
- le déclin démographique associé à une augmentation générale du niveau culturel fait des ravages et les forces allemandes ont bien du mal à recruter des hommes du rang ou sous-officiers susceptibles d'être formés selon la doctrine du Staatsbürger in Uniform (le citoyen en uniforme) et de l'Innere Führung (autorité en intériorité). On a pu constater quelques dérives culturelles inacceptables que se sont permises certains qui ont confondu la culture d'une tradition des Armées (incluant donc la Wehrmacht) et des opinions politiques actuelles (incluant donc aussi des voyous de la Wehrmacht).
- mais, le niveau des officiers reste bon, d'autant plus qu'il sont formés dans des universités où exercent des enseignants-chercheurs recrutés selon les mêmes critères que dans toutes les universités. J'en ai côtoyé plusieurs dont les publications avaient un niveau scientifique qui n'avait rien à envier à des universitaires.
Les finances :
En 2019, le budget de le Défense allemande a atteint 1,35% du PNB ; c'est le niveau du Danemark. En 2014, c'était 1,23%, le niveau de l'Albanie. Ça s'améliore ! Mais ce n'est pas encore le 2% de l'OTAN.
Le matériel :
- Tout d'abord, l'affaire du Gorch Fock. Ce navire-école doit être restauré. Le devis initial de 19 millions€ a vite été dépassé et porterait actuellement sur plus de 120 millions€. Un épisode parmi d'autres : dépassé par les évolutions, le ministère fédéral de la Défense avait cessé ses paiements, ce qui avait entraîné la faillite du chantier naval, la saisie du navire-école et autres péripéties...
- 167 000 fusils de combat G36 ont dû être retirés car ils chauffaient à partir de 23°c et ne tiraient plus droit. S'ensuivirent les procès, tous gagnés par le producteur qui a pu prouver avoir respecté le cahier de charges techniques.
- des casques de l'infanterie étaient équipés de vis fragiles et n'offraient pas la protection nécessaire ; il a fallu changer les vis.
- l'Allemagne a six sous-marins ; pas un seul ne peut plonger et ils sont tous en réparation ou maintenance.
- les avions : plusieurs chutes et pannes font qu'il y a trop peu d'avions pour former les pilotes, d'où risques de nouvelles chutes.
- idem pour les hélicoptères.
- quand aux chars d'assaut Puma, les nouveaux, les tout neufs : un tiers seulement est en état de marche.
- j'arrête ; vous allez croire que j'exagère. Non, non, j'ai mes dossiers.
Et les Américains dans tout cela ?
Environ 50 000 militaires américains sont stationnés en Allemagne ; ça fait du monde. Le centre stratégique US Asie/Afrique est à Stuttgart. Le plus gros aéroport américains en Europe est à Ramstein (c'est une ville, à une quarantaine de km de l'Alsace). A proximité, à Lahnstein, on trouve le plus gros hôpital militaire américain. Leur plus gros dépôt d'armes hors USA est aussi en Allemagne, et il y a un dépôt d'armes nucléaires dans les monts de l'Eiffel.
Lorsque l'ambassadeur américain à Berlin menace de retirer les troupes d'Allemagne et de les envoyer en Pologne, ça trouble donc les esprits. Certes, il a fait son Donald J. - il est coutumier du fait. Certes, on voit mal les troupes accepter de se mettre presque directement à la portée des Russes. Certes, le traité OTAN-Russie de 1997 interdit de stationner durablement des troupes en Europe centrale ; ce qui explique la rotation semestrielle des troupes dans les pays baltes. Donc, l'ambassadeur fait vraiment son Donald J. Mais ça trouble !
10.1.18
E. Macron und die Museumslandschaft.
Die Frage des Gedächnisses stellt sich in unserer post-faktischen Zeit akuter denn je; Unser Gedächnis hinsichtlich hisorisch relevanter Ereignisse, das Andenken, das Gedenken, das Angedenken.
2015 hat zB die Stiftung Preußischer Kulturbesitz entsprechende Beschlüsse gefasst, die sie bei der Verwaltung ihrer Sammlungen umsetzt.
Frankreich beginnt auch damit. F. Mitterand hatte einen schüchternen Anfang damit gemacht, indem er ein für Japaner ässerst wichtiges Kunstwerk, das in alten Zeit von dort "mitgenommen" wurde, anlässlich eines Besuches in den 80er Jahren, bei dem das Kunstwerk in Japan gezeigt wurde, einfach "vergass" wieder mit zu nehmen. (Das Gesicht des betroffenen französischen Museumsleiters kann man sich vorstellen).
E. Macron geht einen Schritt weiter und formuliert in seiner Ouagadougou-Rede, dass die Kolonisierung mit Verbrechen begleitet wurde. Das wird zur Folge haben, dass entwendete Kunstwerke zurückgegeben werden müssen. Das bedeutet aber auch, dass menschliche Überreste aus Afrika, die hier als Kunststücke definiert und in Museen ausgestellt werden, ebenfalls zurückgegeben werden wüssen.
Angesicht des zu erwartenden Widerstandes des Museumsleiter dürfen wir gespannt sein, wann und wie das erfolgt.
20.12.17
E. Macron und die französische Medienlandschaft.
In der Medienlandschaft geht es auch rund. Erst kamen Äußerungen, daß die öffentlich rechtlichen Medien eine reine Katastrophe seien, daß das ganze "reformiert, zentralisiert, mutualisiert, kurz effizienter werden müsse". Mit sieben verschiedenen Fernseh-Kanälen, die alle in Paris gesteuert werden, um dann in die Kolonien die Provinz ausgestrahlt zu werden, daher von denselben Personen bedient werden, die wir zum Verdruß kennen und nicht mehr ansehen können, deren Relevanz für das Leben edr Zuschauer unterhalb des Zweifelhaften liegt. Ob es besser wird, wenn es "reformiert, zentralisiert, mutualisiert, kurz effizienter wird", bezweifle ich, es sei denn die Clowns verschwinden. Das glaubt aber keiner; warum auch? Zum Beauftragten des Präsidenten für das Kulturerbe (Schlösser etc.) ist eben ein solcher Fernseh-Clown ernannt worden! Das hieße also, eine Revolution ohne Revolutionäre zu machen.
E. Macron hat anfangs Kampagne gegen den amerikanischen Fernseh-Clown, der dort als Staastoberhaupt amtiert, und seine post-faktische Kommunikation gemacht. Demgegenüber hat er eine neue Kommunikationstaktik entwickelt und diese Woche umgesetzt. Stellen Sie sich vor, der bayrische König Staatspräsident Ministerpräsident gibt eine längere Interview an einen Journalisten Fernseh-Clown einer ARD-Anstalt und organisiert diese längere Interview (eine Stunde oder so) in Schloß Herrenchiemsee; aber nicht sitzend im Hochstuhl oder im Canapé... sondern spazierend durch die Räume: Man sieht das Esszimmer mit dem gedeckten Tisch, das Schlafzimmer mit dem gemachten Bett, und all die anderen Zimmer. Er sagt aber nichts, gar nichts, zum Schloß und seiner Geschichte, den Zimmern, der Einrichtung, sondern konzentriert sich ausschließlich auf das Gespräch. So ging es beim Gespräch mit E. Macron im Elysee-Palast. Aber das Gespräch hat es auch in sich! So eine politische Interview dient eigentlich dazu, Antworten auf diejenigen Fragen zu erhalten, die sich der Wähler, der Bürger stellt; und gerade zu unserer Zeit der zunehmenden Politikverdrossenheit müßte man gerade so einen Gesprächsstil pflegen. Aber nein, so ging es nicht bei dem Schloßspaziergang, sondern umgekehrt: Die Antworten standen auf dem Programm und die Fragen wurden angepaßt. Der Fernseh-Clow leckt die Stiefeln (im Französischen wird etwas anderes geleckt in diesem Sinne, das sage ich aber nicht, das wäre zu grob).
11.12.17
Du rififi à Berlin, Munich, Dusseldorf, Dresde et ailleurs.
L'Allemagne serait-elle devenue ingouvernable au point que plus personne d'autre que Mme Angela Merkel ne voudrait la gouverner ? Les négociations chrétiens-démocrates (CDU)-Les Verts-Libéraux à Berlin ont échoué, un coup d'état a renversé le roi le ministre-président de Bavière ; à Dusseldorf, un gouvernement CDU-Libéraux a remplacé l'ancienne coalition Socialdémocrates (SPD)-Les Verts ; en Saxe, le ministre-président CDU sera remplacé cette semaine par un nouveau ministre-président CDU ; à Kiel, le nouveau ministre-président (CDU-Les Verts-Libéraux) a délogé cette année l'ancien gouvernement SPD-Les Verts-Minorité danoise et ce nouveau ministre-président annonce déjà clairement qu'il fera usage de ses longues dents; à Hanovre, une GroKo SPD-CDU a remplacé récemment le gouvernement précédent SPD-Les Verts; à Wiesbaden, le parlement continue de se déchirer sur la réforme constitutionnelle alors que le gouvernement CDU-Les Verts fonctionne sans faire de bruit.
J'arrête !
L'industrie est en croissance (+ 2% attendus pour 2017). Le plein emploi est atteint dans un grand nombre de régions, sauf à l'Est du pays dont la population fuit à l'Ouest sans pour autant résoudre le problème du manque de professionnels; mais le souci - grave - reste la désaffection de la jeunesse pour les sciences MINT (Math., Informatique, Sc. naturelles, Technologies) et les nouveaux migrants n'ont pas soulagé le besoin industriel de bons professionnels.
Mais, c'est le désordre... Pegida et autres mouvements d'extrême-droite font peur à tout le monde. Cette affaire de migrants, même si on évalue à 6 millions le nombre de bénévoles qui s'engagent dans le travail social en leur faveur, génère régulièrement dans la presse des commentaires désagréables qui, d'évidence, choquent les 74 millions d'autres... La mondialisation continue à larguer pas mal de monde. La numérisation croissante (Industrie 4.0 et le Web 3.0) aussi. La réforme fiscale tarde à venir et beaucoup interprètent de retard comme dangereux pour la compétitivité. Et le Brexit a choqué les esprits, heureux qu'ils étaient d'associer leur germanitude à l'esprit de l'Europe. Quand à la sécularisation croissante de la société allemande, j'y consacrerai un billet ultérieurement car il s'agit d'une question qui devrait heurter les esprits dans quelques années.
Les recettes existent, disent tous les partis politiques, mais elles sont difficilement compatibles ; sont-elles au moins plausibles ? C'est à mon avis ce point qui génère cette incapacité à gouverner ou même cette ingouvernabilité. La solution ? Comme d'habitude en Allemagne, elle jaillira d'un consensus pragmatique où l'un et l'autre / les autres devront laisser des plumes, beaucoup de plumes, et ça, c'est nouveau et ça fait peur.
28.11.17
E. Macron und die französische Parteienlandschaft.
Die Welt versteht man nicht mehr. Damals gab es einen rechten und einen linken Block. Links die Sozialisten (PS) und ihre Satelliten der linken Mitte und der linken Linken. Rechts die Republikaner (LR) und ihre Staelliten der rechten Mitte und der rechten Rechten. Und die Regierung gehörte einem der Blöcke an.
Seit den letzten Wahlen ist die Landschaft revolutioniert (so lautet übrigens das Buch: E. Macron, Revolution: Wir kämpfen für Frankreich, deutsche Fassung beim Morstadt Verlag, 2017).
Links und rechts sind explodiert:
Ein Teil der Rechten sind zu der rechten Mitte gewandert, ein Teil der Linken zur linken Mitte, die damalige Mitte (weder links noch rechts) absorbiert die mittlere Mitte (und links und rechts) oder es fusionnieren (im Dezember 2017) die damalige linke Mitte und die damalige rechte Mitte. Das ganze ergibt einen Riesenblock der Mitte (recht und links).
Damit sind die Rechten und die Linken (damalige Hauptblöcke) stark geschrumpft, obwohl die Medien gewohnheitsmäßig sie immer noch für bedeutend halten und ihnen das Mikrofon anbieten und obwohl im Inneren dieser beiden Blöcke die einen irgendwie auch in Richtung Mitte, die anderen irgendwie auch in Richtung Außen driften und die übriggebliebenen da bleiben, wo sie immer waren.
Kommen Sie noch mit?
Die Politik kann man also so verstehen: Im Parlament sitzen ein großer Block der Mitte (s.o.) und die Opposition. Die Opposition? Welche Opposition denn? Jetzt wird es echt kompliziert:
Die damalige linke Linke ist immer noch links und opponiert. Die kann man ernst nehmen. Die damalige rechte Rechte ist immer noch rechts und versucht zu opponieren, kann das aber nicht richtig, da es dort an Führung mangelt. Die müßte man ernst nehmen, kann man aber nicht.
Die damalige Rechte sucht ihren neuen Weg: Ist sie in der Opposition oder nicht? Manche meinen so, die anderen anders. Im Moment kann man sie nur anekdotisch ernst nehmen. Die damalige Linke ist in demselben Dilemma.
Und E. Macron sitzt dazwischen und freut sich, daß er seinen Reformzug fahren kann.
20.11.17
Du rififi dans les écoles allemandes.
Les négociations préalables à la constitution d'un gouvernement fédéral de coalition entre Chrétiens démocrates et sociaux, Verts et Libéraux aiguisent les appétits et le président Macron n'est pas le seul à faire des propositions d'action pour les quatre années à venir en Allemagne.
Les trois partis en question, les autres aussi d'ailleurs, avaient mis la Bildung, cette vache sacrée de l'éducation allemande, au cœur de leurs programmes électoraux, motivés qu'ils étaient par un dilemme : la nécessité pour l'Allemagne de rester longtemps excellente au niveau mondial de l'innovation technologique par une formation adéquate de la jeunesse, mais aussi le frein que semble constituer la compétence exclusive des États régionaux, jaloux de leur souveraineté en la matière et confortés par l'interdiction constitutionnelle pour la Fédération de s'immiscer dans les affaires de l'Education.
Une analyse lucide de l'état dans lequel se trouve la Bildung s'impose donc, en cinq points que je résume et qui rappelleront à certains la situation en France.
En premier, la question des parents. De partenaires de l'école, ils sont devenus des clients, et des adversaires. Ils bossent, sont sous pression au travail et ne sont plus ces patriarches imposant des règles de comportement, surveillant les devoirs à la maison, faisant la lecture, poussant au sport et à l'apprentissage de la musique...
Il en résulte un transfert de ces responsabilités vers les jardins d'enfants, l'école primaire, et maintenant les crèches et les écoles à temps plein. Et qu'y trouve-t-on ? Des éducateurs, qui ne veulent pas être des maîtres car il s'agit ici de reconstituer les circonstances traditionnelles du milieu familial auquel ces institutions se substituent. Mais il n'y a pas de formations d'éducateurs adéquates, sur des bases scientifiques ; les conceptions de leur travail d'éducation sont déficientes et les classes trop nombreuses, et les éducateurs ne sont payés pas comme il faudrait vu leur responsabilité.
En troisième lieu, les politiques publiques : tout d'abord, les finances ; beaucoup d'écoles sont dégradées (il manque 34 milliards d'€! pour tout remettre en état). Jusqu'en 2030, il faudra trouver 40 000 enseignants formés et arrêter de recruter des vacataires non formés (ceux-ci composent actuellement 40% à 60% des nouveaux recrutements dans certains Etats). Ensuite, les politiques éducatives ; il faudrait vérifier la pertinence des modèles et expérimentations des trente dernières années : l'« individualisation » (enseignement sur mesure, de l'enfant, mais aussi de l'enseignant), la réduction a minima du vocabulaire de base et de l'écrit, l'écriture « à l'oreille ». Ces méthodes partaient d'un bon sentiment : aider les élèves les plus faibles ; les évaluations ont cependant montré que c'est plutôt raté. Un point difficile : l'inclusion d'élèves handicapés dans les classes ; les évaluations ont montré qu'elle a favorisé la brutalité, a exposé les enfants à des situations insupportables, et insécurisé les autres élèves par une modulation des exigences pédagogiques difficilement compréhensible.
Le quatrième point est plus central et concerne l'enseignement supérieur : est-il vraiment utile que 55% d'une classe d'âge (2016) entre à l'université ? Trop d'étudiants tue les études et le niveau académique baisse, plus d'1/3 des jeunes abandonnent avant la troisième année, et leur curiosité, nerf de l'innovation, n'est plus ce qu'elle était ; et la concurrence entre diplômés sur le marché du travail devient mortelle et fait chuter les salaires.
Enfin, la formation professionnelle traditionnelle, l'apprentissage régulé, ne trouve plus assez de candidats valables et, en 2017, 45 000 places n'ont pas été occupées, surtout dans l'artisanat, bien que ces filières soient tout autant des filières d'excellence.
Bref, pour conclure, tout va mal dans le meilleur des mondes possibles et le futur n'a pas beaucoup d'avenir.
Nous verrons dans quatre ans.
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