27.9.25
De la civilisation post-tragique.
Depuis les guerres en Europe, nous avons véu dans un monde post-tragique, bénéficiant des dividendes de la paix, du moins le croyions-nous. Nous n'avons eu aucune conscience que les miasmes maléfiques qui avaient généré les guerres n'avaient pas disparu, étaient en sommeil et on commençé à se réveiller fin des années 2000, nous éclatant à la figure, crise après crise. Nous en sommes-nous même apercu ?
Maintenant, prenant conscience de la poly-crise évidente, nous en sommes encore à refuser le tragique de la situation, ou opposant une indifférence élégante à l'égard des aspects qui pourtant devraient nous alarmer et nous pousser à réagir, à agir.
Nous nous limitons à fulminer libelle après pamphlet au lieu de réagir, d'agir, c'est-à-dire de prendre nos reponsabilités individuelles ou collectives, locales, régionales, nationales, européennes, mondiales. C'est à cela que nous voyons l'incomplétude de ce que nous persistons à appeler "civilisation".
9.12.24
Le rififi hypermodernisé.
Nous vivons une époque formidable, ballotés que nous sommes de consommation en frivolité, limités par les technicités, donc à la recherche d'un émerveillement, d'enchantements qui vont flatter notre recherche de la frivolité et adoucir les contraintes de la technicité.
Il y en a qui l'ont parfaitement compris, à savoir ceux qui fabriquent de fausses nouvelles et des contre-vérités, et les charlatans pseudo-scientifiques qui promettent la lune et de raser gratis... demain, toujours demain. Leur méthode est connue : ils ne cherchent même pas à réfuter les résultats et hypothèses de la science en leur opposant d'autres résultats et hypothèses scientifiques ; ils les ignorent, leur dénient toute validité et posent comme acquis leurs élucubrations.
Et c'est ainsi qu'ils construisent des édifices pseudo-intellectuels qui dupent les candides, les naïfs, les crédules et autres simplets qui y voient matière à émerveillement, à enchantement. Les crédules y adhèrent.
On ne peut qu'en conclure que la science, ses méthodes et résultats non seulement ne satisfont pas, en l'état, le besoin de frivolité, mais ne produit pas non plus ni discours approprié opposable aux contre-vérités etc., ni narratif satisfaisant le besoin d'émerveillement.
On peut certes laisser faire, tout comme on a abandonné aux clowns et montreurs d'ours, ce formidable outil d'éducation populaire qu'aurait dû être la télévision. Mais cela serait-il la marque d'une responsabilité envers ceux qui travaillent au progrès de l'humanité ? Non. Il faut donc trouver des moyens d'émerveiller, d'enchanter grâce à la science ; la faire entrer dans l'imaginaire populaire.
Il y a des métiers dont c'est le métier, mais que la science trop souvent enfermée dans sa bulle professionnelle, néglige : les artistes. C'est par l'art que l'on pourra contrer les charlatans, par l'art qui fera entrer un optimum de science dans les intuitions, dans l'imaginaire. Les arts visuels et la sculpture, la littérature et la poésie, la musique et le chant, le théâtre et la danse, le cinéma et la photographie.
Il faudrait pour cela que les scientifiques et les artistes entrent en dialogue, oubliant leur méfiance réciproque et découvrant la beauté, de la science et de l'art.
Merci à Eric Orsenna.
4.11.24
Du rififi au gouvernement fédéral.
Décidément, ça pète... ça pète de partout. Les trois partis au pouvoir : socialdémocrates, verts, et libéraux, conscients que la crise économique que vit l'Allemagne, est grave, sinon très grave, n'entendent pas chercher une solution ensemble. Le chancelier fédéral (socialdémocrate), le ministre de l'Economie et du Climat (vert) et le ministre des Finances (libéral) convoquent chacun des instances représentatives de l'industrie et des syndicats, discutent avec eux et élaborent chacun de son côté des papiers qui, de manière judicieuse ou non, arrivent dans le public.
Quelle est cette cacophonie, inhabituelle pour les oreilles des journalistes français qui s'imaginent un désastre à venir, voire la fin de l'humanité (allemande) ?
Revenons aux fondamentaux : on se rappelle que ce gouvernement fédéral est lié par un contrat de coalition (voir mon blog précédent), qui date du 24 novembre 2021.
Oui, 2021. Depuis, on a assisté et on assiste toujours à divers bouleversements : l'agressivité commerciale chinoise, la misère dans l'industrie automobile allemande, l'arrêt du tribunal constitutionnel fédéral, le Green Deal de l'Union européenne, les incertitudes générées par l'imminente élection d'un président ou d'une présidente américaine, l'invasion de l'Ukraine, la guerre et l'augmentation des prix de l'énergie qui s'ensuit, le chaos au Moyen-Orient. Tous ces aspects n'étaient pas vraiment prévisibles en 2021.
Il y a donc un changement dans la donne et le juriste que je suis ne peut s'empêcher de penser à la clausula sic rebus stantibus, cet élément permettant à une partie au contrat de s'en retirer lorsque les aspects de la réalité qui formaient implicitement la base des négociations des parties pour parvenir au contrat, sont changées dans une mesure rendant l'exécution du contrat intolérable pour l'une ou l'autre partie.
D'évidence les trois chefs de parti (ils le sont tous les trois) l'ont à l'esprit et, je pense, ils envisagent une modification du contrat de coalition, mais certainement pas sa résiliation. En effet, une résiliation aurait pour conséquence politique la démission du gouvernement, or nous savons tous que le parlement fédéral ne serait pas en mesure d'élire un nouveau gouvernement, que la crise politique mènerait à de nouvelles élections et que la conjoncture politique n'y est pas du tout favorable.
Sans compter que cela ne résoudrait pas la crise économique. Ils sont donc condamnés à se mettre d'accord, ce que les associations industrielles leur rappellent avec véhémence. Ce ne sera donc qu'une question de semaines, de mois... et pendant ce temps, les Etats désUnis, la Chine, l'Ukraine et la Russie, l'Europe, l'industrie attendent, ou n'attendent pas.
Post-scriptum : le 06/11/2024, le chancelier fédéral a limogé le ministre fédéral des Finances, qui est aussi le président des libéraux. Le groupe parlementaire des libéraux au Bundestag a dès lors constaté que le contrat de coalition n'avait plus de raison d'être et a demandé aux trois ministres fédéraux de démissionner. Deux ont démissionné ; un ne l'a pas fait (mais il a rendu sa carte du parti libéral).
Que va-t-il se passer maintenant ? Il n'y a aucune suite constitutionnelle automatique, mais le gouvernement ne peut plus compter sur les votes des libéraux ; sa majorité au Bundestag est donc instable. Il a annoncé vouloir déposer, en janvier 2025, donc une fois le budget 2025 adopté, une motion de confiance au Bundestag. La question sera de l'ordre de : le Parlement fait-il confiance à mon gouvernement ? Le vote des députés sera nominatif et, donc, on saura qui fait confiance et qui ne fait pas confiance.
Si la confiance est prononcée, le chancelier fédéral saura qu'il a une majorité. Si elle n'est pas prononcée, alors le chancelier aura le choix : ou le gouvernement démissionne et le Bundestag en élit un autre (mais on se demande bien où il va le trouver), ou le chancelier demande au Président fédéral de dissoudre le Parlement et de nouvelles élections seront alors organisées, sans doute en mars 2025. Il reste une autre incertitude : le Président fédéral n'est pas obligé de dissoudre de Parlement. Un arrêt du tribunal fédéral constitutionnel à Karlsruhe lui impose de vérifier si la composition d'un nouveau gouvernement serait possible, bref de tenter d'éviter la dissolution. Enfin, à supposer que les élections anticipées soient concluantes, il restera alors aux partis (seront-ils deux, trois ?) à conclure un contrat de coalition. Ajoutons trois mois. Bref, l'Allemagne n'aura un gouvernement fédéral qu'en mai, juin 2025.
Le suspense continue... et la crise économique aussi !
27.8.24
Du rififi dans les esprits français au sujet de la Koalition allemande.
On entend de tout à ce sujet, par exemple que la culture du « compromis » serait par essence allemande et que les coalitions – que ce soit au niveaux fédéral ou des Etats fédérés – se feraient quasiment tout seules. On a même entendu un « expert » (sur Arte !) pontifier qu'un coordonnateur aurait arrangé l'affaire de la Koalition tripartite au gouvernement fédéral, ce qui n'a bien sûr jamais existé ! C'est de celle-ci que je vais vous parler ici, mais cela vaudra tout autant pour chaque coalition au gouvernement de chacun des Etats fédérés.
La Koalition est fondée sur un traité, un texte de cent-quarante-quatre pages, composé d'un préambule, sept chapitres techniques contenant vingt-neuf sous-chapitres et, en matière de conclusion, un chapitre sur le mode de fonctionnement au sein du futur gouvernement fédéral, et rendu public.
Ce texte a été conçu à partir de textes précédents dans lesquels chacun des trois partis (je rappelle : social-démocrates, verts, libéraux), chacun de son côté, ont pu être partenaires, et des promesses électorales faites par chacun des partis pendant la campagne électorale, bref leur identité idéologique.
Nous nous trouvons donc au lendemain des élections fédérales (septembre 2021). Le président fédéral vient d'imposer au gouvernement Merkel de gouverner jusqu'à l'élection d'un nouveau chancelier par la diète fédérale nouvellement élue (voir mon N.B. ci-dessous). Le travail concret des trois partis souhaitant former le gouvernement fédéral commence.
Chaque parti va désigner un certain nombre de commissions internes, chacun pour soi, qui vont commencer à travailler sur leurs propres textes, à hiérarchiser, à prioriser les sujets de la politique à venir ; et à travailler sur les tactiques à mettre en œuvre pour entrer intelligemment dans le traité à venir. Dans ces commissions, on trouvera, pour chaque parti, les députés nouvellement élus, des personnalités politiques autres, des députés dans les diètes des Etats fédérés, des experts proches du parti etc.
Une fois acquis ce travail de préparation des commissions de chaque parti, les instances dirigeantes des trois partis vont s'entendre sur la composition des commissions inter-partisanes, des nombreuses sous-commissions thématiques et sur le calendrier de leurs travaux.
Toutes ces commissions et sous-commissions vont alors commencer à travailler, à s'accorder sur un programme de gouvernement, et cela peut durer des semaines, sinon des mois (de septembre 2021 à décembre 2021). Le résultat sera le traité (appelé aussi contrat de coalition = Koalitionsvertrag). La composition du gouvernement étant réglée dans le traité, il reste plus qu'à le former, ce gouvernement fédéral... et à commencer le travail de gouvernement, à faire fonctionner le traité ; et c'est maintenant que s'exprime le reste de complexité politique, sous le contrôle d'une « commission de la coalition » composée des membres du gouvernement et d'autres personnalités influentes.
C'est au sein de cette commission que sont choisis les thèmes contenus dans le traité qui doivent, au moment donné, faire l'objet d'un traitement politique, projet de loi ou décision d'autre nature gouvernementale, et ces thèmes seront choisis ainsi que le traitement qui sera fait, en fonction de négociations du genre « Si je te donne ceci, donne-moi cela... », ce qui, à deux partis, semble peu complexe, mais le devient lorsqu'on est en présence de trois partis. Bref, le contenu du panier de négociations fait l'objet d'âpres discussions.
En conclusion, contrairement à ce que pensent les "experts" français, il n'y a pas de baguette magique dans la politique allemande, et il n'y a pas vraiment de compromis ; il y a des transactions.
Cependant, l’urgence et l'importance de faits non prévus au traité de coalition – par exemple, une guerre en Europe ou un arrêt intempestif du tribunal constitutionnel fédéral – va dérégler la mécanique, et la recherche de la ligne à suivre en la matière – nonobstant la compétence constitutionnelle supérieure du chancelier fédéral – se fera non pas dans les salons de la chancellerie, mais en public, avec les rancœurs que l'on imagine.
N.B. : Madame A. Merkel avait perdu les élections. Elle est resté chancelière, imperturbable comme à son habitude ; elle a gouverné sans aucune restriction (sauf une : elle ne pouvait pas demander à la diète fédérale une motion de confiance. Son ministre des Finances était Monsieur Olaf Scholz, qui était aussi le leader du parti social-démocrate et qui avait vocation à devenir chancelier. Il emmènera avec lui trois des ministres du cabinet Merkel (Mmes Lambrecht et Schulze, ainsi que M. Heil) dans son cabinet à venir.
20.8.24
du rififi dans l'apprentissage professionnel en Allemagne.
Je vais ici vous parler de l'apprentissage industriel ou artisanal en Allemagne, celui qui fait la fierté du pays qui insiste aussi pour en répandre les bienfaits dans le monde ; je ne vous parlerai pas de ce qu'on appelle l'aprentissage en France qui n'en est qu'une pâle imitation.
L'apprentissage de la vieille école allemande est un compagnonnage et je préfère utiliser ce terme pour ne pas embrouiller les esprits. Il a pour objectif de former les jeunes, et les moins jeunes aussi, à la culture industrielle ou artisanale, afin d'assurer la pérennité du système industriel et artisanal du pays. Je dis bien à la , et non pas uniquement à la prise en main de machines et autres outils, donc à la communication dans l'entreprise, à la prise de responsabilité spontanée, à la participation aux prises de décision, bref à toutes compétences dites de l'homo oeconomicus.
Le système "Apprentissage" est encadré par la loi fédérale qui définit avec précision ce qui doit se passer dans l'entreprise partenaire, ceci ayant été décidé après consultation des syndicats professionnels et soumis au strict contrôle des chambres de commerce et d'industrie. Si, par exemple, une entreprise ne peut pas répondre à la totalité du cahier de charges de sa profession, c'est la CCI de son ressort qui va sortir le jeune de cette entreprise le temps de compléter les éléments de formation manquants dans des centres de formation des CCI, aux frais de l'entreprise. Et la CCI saura par où le jeune est passé - ou non passé - car ce dernier doit tenir à jour un cahier de formation détaillé, contrôlé régulièrement par l'inspecteur de la CCI.
Parallèlement, le jeune fréquente une école professionnelle pour un enseignement théorique et culturel qui ne fait pas double effet avec la formation en entreprise, mais traite de matières de nature scolaire (allemand, anglais, mathématiques, sciences sociales et économiques, etc.) selon un programme encadré par la loi de l'Etat régional (Land).
Avec pour conséquence, dit-on, que le chômage des jeunes en Allemagne est de 6.2% (Statista, juin 2024) ou, plus précisément, de 3.4% dans le Bade-Wurttemberg voisin (même source, juillet 2024).
Bon, mais alors, quel problème ? Le problème concerne tout autant les entrepriises que les jeunes eux-mêmes. Quelques faits :
Tout d'abord, les entreprises : le nombre d'entreprises habilitées à offrir un apprentissage est passé de 2010 à 2023 de 59% à 51% de toutes les entreprises quelles qu'elles soient. Mais le nombre d'entreprises formant réellement est, lui, passé de 54% en 2010 à 59% en 2023, ce pourcentage s'appliquant aux entreprises habilitées, on en constate que le nombre d'entreprises formant réellement, qui était de 32% en 2010, n'est plus que de 30% en 2023. (Tous ces chiffres tirés de publications de l'Office fédéral du Travail, août 2024). On en conclut une plus faible participation des entreprises à la formation. Nous verrons plus loin à quoi attibuer cette faiblesse.
Toujours au sujet des entreprises, on relève que, à l'ouest de l'Allemagne, le nombre d'offres d'apprentissage non pourvues qui était en 2010 de 13% de la totalité de l'offre, est passé en 2023 à 35% (même source). Et c'est bien pire à l'est du pays.
Comment les entreprises expliquent-elles qu'un bon tiers de leurs offres de formation ne trouvent pas preneurs (toujours à l'ouest du pays, 2023, même source) ? Si 13% n'ont pas été occupées parce que le candidat ou la candidate retenue s'est désisté, un tiers de ces entreprises n'ont pas reçu suffisamment de candidatures - apect purement quantitatif, et la moitié des entreprises interrogées déclarent que les candidatures présentées n'offraient pas le potentiel souhaité. On en est là : la chute de la démographie frappe les entreprises de plein fouet ; certains arguent aussi que le chute de niveau de l'enseignement général explique la faiblesse de beaucoup de candidatures.
Et pourtant, les entreprises pensent offrir des bonbons intéressants pour attirer les bons candidats : des primes, des abonnements aux transports publics et autres facilitations, plus d'argent et des équipements électroniques, aide à la recherhe de logement et allocation supplémentaire de logement. Cela n'aura pas été très utile puisque les faits sont là :
Certains métiers ou les conditions de travail ne ne sont plus attractifs, les chances d'évolution non plus, ou l'entreprise est située trop loin ou l'école profressionnelle.
S'ajoute un autre aspect, qui ressort d'une étude de l'institut IW (proche des entreprises, 2024) : 30% des apprentissages industriels ne sont pas menés à leur terme, sachant que seul le jeune, et non pas l'entreprise, peut demander la fin du contrat. Leurs motivations : ce n'était pas le métier que j'aimerais avoir (60%) ; j'ai trop de conflits dans l'entreprise (52%) ; la formation n'est pas de bonne qualité (39%) ; problèmes d'argent (23%) etc. ou un cumul de ces motifs. Il est certain que la question des conflits interpelle ! La jeune généraion a toujours été difficile, sinon elle ne serait pas jeune, mais pourquoi les anciens n'arrivent-ils plus à s'en sortir avec eux ? Il nous manque des élements et jespèque qu'on les aura un jour.
Je reste perplexe : si dans le Bade-Wurttemberg, seuls 3,4% des jeunes sont inoccupés, où veut-on trouver ceux qui pourrait entrer en compagnonnage ? Dans les universités peut-être où, là aussi, 30% des nouveaux entrants n'arrivent pas au Bachelor.
29.7.24
Le litvinisme - ou le rififi entre le Belarus et la Lithuanie.
Comme si on n'avait pas assez de basar en Europe orientale !
Vous vous rappelez le Grand-Duché de Lithuanie, qui jusqu'au XVIIIè siécle possédait les territoires entre la mer Baltique et la mer Noire, qui a ensuite agrégé la Pologne pour former rande puissance appelée la République des Deux Nations, puissance telle que la Prusse, la Russie et l'Autriche l'ont rapidement et totalement dépecée de telle sorte qu'en 1795 il n'en restait plus rien. Rien ! Jusqu'en 1919 avec la renaissance de la Pologne et des autres, mais c'est une autre histoire.
Eh bien, aujourd'hui, en 2024, on assiste à une forte recrudescence du litvinisme au Belarus (oui, je dis "Belarus" car c'est là le nom que se donne ce pays), un mouvement qui, depuis la création de l'URSS, cherche à intégrer une bonne partie de la Lithuanie, dont la capitale Vilnius, ainsi que de la Pologne, au territoire belarussien. Ce mouvement n'est pas numériquement important, mais parle beaucop dans les média.
Bref, les hommes et femmes politiques des deux Etats échangent des argument ou preudo-arguments historiques, géographiques, ethniques plus ou moins pertinents, les autres échangent des noms d'oiseaux.
Quand à leurs voisins russes, il regardent le tout d'un oeil torve, les belarussiens étant de toute façon des russes au sens de l'article 68 f. de la constitution de Russie, alors que les lithuaniens, très majoriquement catholoques, et membres de l'UE et de l'OTAN de surcroît, sont quantité négligeable, sans doute provisoirement.
27.5.24
L'Europe, un trésor de savoir vivre !
''L'Europe d'aujourd'hui, ce grand corps politique qui ne veut pas être un empire, est une créature qu'il faut aimer, quand bien même elle est sans tête, ce qui est pour moi une vertu car cette absence nous immunise contre les tentations autoritaires et les rêves de puissance, qui mènent dans le mur. L'Europe reste en effet cet ensemble d'empires humiliés qui s'est donné une seconde chance en se rassemblant dans un club sympathique dont les membres sont aujourd'hui unis par une vision de coexistence aussi libre que possible, aussi coopérative que faisable. Du reste, c'est une erreur de reprocher aux Européens de ne plus avoir de grands objectifs puisqu'ils consistent à faire de la démocratie un système d'assurance garantissant de mieux en mieux le bien-être… On ne peut pas tomber amoureux d'une courbe de croissance disait-on en mai 68, mais on peut parfaitement, en revanche, tomber amoureux d'un trésor de savoir-vivre sans pareil, où l'on trouve un peu partout les meilleurs produits des uns et des autres, de la mozzarella italienne aux olives grecques en passant par les fours à bois scandinaves. Sans parler du droit de penser, de créer, de critiquer librement – y compris le pouvoir – sans être menacé à tout moment de prison voire de mort. N'est-ce pas un beau combat que d'affirmer son savoir-vivre et sa volonté de partager à grande échelle l'idée de la "bonne vie"? Sans compter qu'économiquement on ne se débrouille pas trop mal : additionnez toutes les économies de l'Europe, et vous avez probablement la première du monde. Mais d'une façon discrète…''
Peter Sloterdijk,
Philosophe et essayiste allemand
13.2.24
La Hongrie, l'Ukraine
Si vous faites aussi partie de ceux qui ne prennent pas Victor Orban pour un débile, mais plutôt pour un tacticien plus ou moins habile, voici comment j'interprète son comportement à l'égard de l'aide européenne à l'Ukraine :
Victor O. comme de nombreux Hongrois n'acceptent toujours pas le remembrement de leur pays (et de l'Empire austro-hongrois) prévu au Traité de Trianon de 1920 et qui a continué à la fin de la seconde guerre mondiale.
Ils ne l'acceptent pas du tout ; à tel point que je me suis fait virer d'une conférence que je donnais sur l'Europe à Budapest dans les années 1990 et où je posais fermement l'intangibilité des frontières résultant des guerres mondiales (et quand je dis virer, c'était manu militari et il a fallu que des personnes interviennent pour que je ne me fasse pas lyncher).
Ils ont entre-temps adouci leur position, mais restent des auto-proclamés défenseurs des minorités magyarophones dans tous les pays voisins de la Hongrie (Roumanie, Slovaquie, Serbie, Ukraine, Autriche, Croatie et Slovénie).
Sauf en Ukraine, dans les autres pays les minorités magyarophones disposent d'une autonomie linguistique et culturelle. Sauf en Ukraine, donc, où les écoles magyarophones sont réduites à la portion congrue et où les négociations inter-gouvernementales au sujet de la culture magyarophone en Ukraine n'avancent pas depuis le début des années 2000.
De là à penser que Victor O. exerce un chantage sur l'Ukraine, il n'y a qu'un pas. De là à penser que, si la Russie devait gagner la guerre et annexer l'Ukraine, les négociations seraient faciles, la Russie respectant quelque peu les minorités culturelles (voir les républiques fédérées du Caucase), il n'y aussi qu'un pas.
24.8.23
Ukraine, Polen, Bulgarien...
Am 25. August ist in der Ukraine nationaler Feiertag, der Tag der nationalen Unabhängigkeit, und wir würden gern mit ihnen feiern, um so mehr als ich eine besondere Bindung mit Kyiv verspüre, wo ich in einem deutsch-französischen Team, im letzten Jahrhundert, im Auftrag der Europäischen Kommission das IMI, die Business School an der Polytchnischen Universität mitgegründet habe.
Wenn es nicht so ein Geschmäckle gäbe, oder mehrere.
Vor einigen Tagen hat die ukrainische Regierung die 200 Leiter der Armeerekrutierungsämter gefeuert. Wegen Korruption. Sie liessen sich bezahlen, um wehrfähigen Männern Wehrunfähigkeit zu bescheinigen und Auswanderungsbescheinigungen auszustellen. So erklärt sich, was mein Freund Georgi G. aus Varna (Bulgarien) schreibt: "In parallel [to Russains], many Ukrainians also moved to Bulgaria after the war started. But make no mistake, they are not exclusively women, as officially announced. Thousands of expensive cars with Ukrainian number plates can be seen on Bulgarian roads, and almost all of them are driven by young men. I cannot vouch for reports that Ukrainian men can easily leave their country by paying bribes at border crossing points. But I can confirm that a small army of young Ukrainian men, with evidently very good financial status, judging by their vehicles, are in Bulgaria, avoiding conscription."
Wie kann man schließlich erklären, daß die Anzahl der Immatrikulationen an ukrainischen Universitäten von Männern im Alter über 30 Jahre, um 80% höher ist als 2022? Hat es vielleicht damit zu tun, daß Studenten an ukrainischen Universitäten beim Wehrdienst so lange zurückgestellt werden, bis sie fertig studiert haben, auch wenn sie ansonsten hauptberuflich tätig sind?
Das wäre es, zum Ersten. Jetzt zu Polen, zu dem ich ebenfalls eine besondere Bindung habe, da ich in Breslau das Zentrum für Technologietransfer mitaufgebaut habe. Polen hat 1,2 Millionen Flüchtlinge aus der Ukraine aufgenommen. 1,2 Millionen, denn die Polen fühlen sich mit der Ukraine gebunden, war doch der Westen der Ukraine - mit Lemberg / Lwiw vor dem 2. Weltkrieg polnisch. Nun aber stellt die polnische Familiengeldkasse fest, dass zig-tausende Familiengeldempfänger gar nicht mehr in Polen ansässig sind, und sie stellt die Zahlungen ein. Ich will nicht gleich Sozialgelderschleichung unterstellen, aber wir hätten gern gewusst...
Krieg ist Leid und Trauer, und wir müssen nach Kräften helfen. Die Ukrainer müssen sich auch nach Kräften helfen.
23.8.23
La Russie, l'Ukraine... et la Bulgarie.
Erevan est la capitale de l'Arménie. J'y étais l'an dernier ; il faisait chaud, très chaud, mais il y des fontaines partout, partout, dans les rues, sur les places, partout.
Mais, ça n'a pas été mon seul étonnement : il y avait des Russes partout, de jeunes Russes, dans de grosses voitures, partout, sur les terrasses des restaurants, même le Ktoor, mon préféré, dans les bars, dans les musées même, et surtout devant les distributeurs de billets. Dans mon hôtel, il n'y avait que des Russes, de jeunes Russes, qui n'étaient donc pas des résidents permanents ; sympathiques, polis - pas ces horribles oligarques russes qui peuplent les bords de la Méditerranée, et curieux, genre : " Ah ! Vous venez de Strasbourg ! Comment faire pour venir en France..."
Il y en avait tant que je suis allé voir ailleurs... un de mes correspondants, Georgi G., habitant Bruxelles, mais passant ses étés en Bulgarie, vient de me faire un compte-rendu de ses observations récentes. Je le cite :
"Bulgaria was already known as the "Cote d'Azur" of the Russian middle class. According to publications, 300,000 Russians have bought real estate in Bulgaria after the collapse of the Soviet Union, mostly apartments on the Bulgarian Black Sea Coast.
"Since Vladimir Putin started his war of aggression against Ukraine, their number has dropped to some extent, but there are still many Russians enjoying the climate and good life EU member Bulgaria can provide.
"Reportedly, additional Russians have arrived to avoid conscription. Indeed, I saw two generations: the retired and the 30-40 year-olds, clearly visible on the beach, in restaurants and supermarkets."
Résultat : les Russes middle-class de 30-40 ans sont dans leurs appartemements en Bulgarie et les moins de 30 ans sont à l'hôtel en Arménie. On se doutait bien que les membres des forces russes provenaient des classes plutôt basses de la société. Maintenant, on en a la corfirmation.
1.2.22
Du rififi dans les hôpitaux, en France comme Allemagne.
Les manifestations d’antivax ont repris du poil de la bête, depuis qu’officiellement on emmerde leurs participants. Mais elles promettent de s’amaigrir si Omicron continue à sévir, tout simplement parce qu’un certain nombre de participants à ces rassemblements d’adversaires de la piqure, et parfois même du masque, se trouveront dans l’hôpital situé le plus près de chez eux, admis en soins intensifs. Ils sont contre l’obligation vaccinale, mais pas contre celle des médecins de respecter le serment d’Hippocrate, eux qui les soignent sans sourciller, malgré certains grognements de personnels hospitaliers exaspérés.
Ces non-vaccinés par peur, indifférence, méfiance ou idéologie, retardent, chacun le sait, la sortie collective de cette longue pandémie. Ils ont, nul ne le leur contestera, le droit de mourir dans la souffrance si le masochisme les atteint. Mais sont-ils autorisés à encombrer des établissements de soin dont les personnels sont largement épuisés ? Question à l‘étude, sociale et éthique, chez tous ceux dont l’esprit humaniste et civique se trouve aujourd’hui souvent mis à mal par une société à la dérive.
À propos de vaccination, il apparaît dans les statistiques dont on nous abreuve, que nombre de personnes très âgées vivant à domicile, ayant la chance de ne pas survivre dans un EHPAD, n’ont pas encore été fût-ce que contactées pour une vaccination. Mais que font donc les élus, les maires au premier chef, dont les bureaux d’aide sociale connaissent tous ces aînés un par un ? Ce n’est vraiment pas la peine de nous parler de proximité pour ne pas être capable de joindre les plus fragiles de ses administrés.
Que se passe-t-il donc en toile de fond de ces affaires de vaccin ? C’est qu’à l’ombre d’un néo-libéralisme aujourd’hui menacé par les nationalismes et le retour du fascisme, pousse une sorte de libertarisme, du nom du mouvement apparu aux États-Unis au début des années 1970, à ne pas confondre avec le mouvement libertaire. Il s’agit d’une sorte d’égoïsme théorisé, fortement encouragé par l’égoïsme ambiant, d’un primat de la liberté sur l’égalité, la fraternité, la solidarité, sauf lorsque l’on se fait rattraper par la patrouille, entendez le virus, qui frappe d’autant plus fort que l’on est faiblement dosé.
27.8.19
Du rififi dans la défense allemande
Je ne voudrais pas donner l’impression de faire mon Donald J., mais force est de constater que la défense allemande est en piteux état.
Et qu'on me dise pas que je m'acharne sur une ministre qui a maintenant quitté ses fonctions pour prendre la présidence de la Commission européenne car le malaise est plus ancien et je doute qu'un seul mandat de ministre eût suffi pour ramener l'ordre...
Je passe aussi sur l'affaire des contrats de conseil passés par le ministère de la Défense pour lesquels il n'y aurait eu aucun appel d'offre car je sais très bien quelle difficulté il y a à rédiger un tel appel d'offre de services.
Venons-en aux faits :
Les hommes :
- le déclin démographique associé à une augmentation générale du niveau culturel fait des ravages et les forces allemandes ont bien du mal à recruter des hommes du rang ou sous-officiers susceptibles d'être formés selon la doctrine du Staatsbürger in Uniform (le citoyen en uniforme) et de l'Innere Führung (autorité en intériorité). On a pu constater quelques dérives culturelles inacceptables que se sont permises certains qui ont confondu la culture d'une tradition des Armées (incluant donc la Wehrmacht) et des opinions politiques actuelles (incluant donc aussi des voyous de la Wehrmacht).
- mais, le niveau des officiers reste bon, d'autant plus qu'il sont formés dans des universités où exercent des enseignants-chercheurs recrutés selon les mêmes critères que dans toutes les universités. J'en ai côtoyé plusieurs dont les publications avaient un niveau scientifique qui n'avait rien à envier à des universitaires.
Les finances :
En 2019, le budget de le Défense allemande a atteint 1,35% du PNB ; c'est le niveau du Danemark. En 2014, c'était 1,23%, le niveau de l'Albanie. Ça s'améliore ! Mais ce n'est pas encore le 2% de l'OTAN.
Le matériel :
- Tout d'abord, l'affaire du Gorch Fock. Ce navire-école doit être restauré. Le devis initial de 19 millions€ a vite été dépassé et porterait actuellement sur plus de 120 millions€. Un épisode parmi d'autres : dépassé par les évolutions, le ministère fédéral de la Défense avait cessé ses paiements, ce qui avait entraîné la faillite du chantier naval, la saisie du navire-école et autres péripéties...
- 167 000 fusils de combat G36 ont dû être retirés car ils chauffaient à partir de 23°c et ne tiraient plus droit. S'ensuivirent les procès, tous gagnés par le producteur qui a pu prouver avoir respecté le cahier de charges techniques.
- des casques de l'infanterie étaient équipés de vis fragiles et n'offraient pas la protection nécessaire ; il a fallu changer les vis.
- l'Allemagne a six sous-marins ; pas un seul ne peut plonger et ils sont tous en réparation ou maintenance.
- les avions : plusieurs chutes et pannes font qu'il y a trop peu d'avions pour former les pilotes, d'où risques de nouvelles chutes.
- idem pour les hélicoptères.
- quand aux chars d'assaut Puma, les nouveaux, les tout neufs : un tiers seulement est en état de marche.
- j'arrête ; vous allez croire que j'exagère. Non, non, j'ai mes dossiers.
Et les Américains dans tout cela ?
Environ 50 000 militaires américains sont stationnés en Allemagne ; ça fait du monde. Le centre stratégique US Asie/Afrique est à Stuttgart. Le plus gros aéroport américains en Europe est à Ramstein (c'est une ville, à une quarantaine de km de l'Alsace). A proximité, à Lahnstein, on trouve le plus gros hôpital militaire américain. Leur plus gros dépôt d'armes hors USA est aussi en Allemagne, et il y a un dépôt d'armes nucléaires dans les monts de l'Eiffel.
Lorsque l'ambassadeur américain à Berlin menace de retirer les troupes d'Allemagne et de les envoyer en Pologne, ça trouble donc les esprits. Certes, il a fait son Donald J. - il est coutumier du fait. Certes, on voit mal les troupes accepter de se mettre presque directement à la portée des Russes. Certes, le traité OTAN-Russie de 1997 interdit de stationner durablement des troupes en Europe centrale ; ce qui explique la rotation semestrielle des troupes dans les pays baltes. Donc, l'ambassadeur fait vraiment son Donald J. Mais ça trouble !
10.1.18
E. Macron und die Museumslandschaft.
Die Frage des Gedächnisses stellt sich in unserer post-faktischen Zeit akuter denn je; Unser Gedächnis hinsichtlich hisorisch relevanter Ereignisse, das Andenken, das Gedenken, das Angedenken.
2015 hat zB die Stiftung Preußischer Kulturbesitz entsprechende Beschlüsse gefasst, die sie bei der Verwaltung ihrer Sammlungen umsetzt.
Frankreich beginnt auch damit. F. Mitterand hatte einen schüchternen Anfang damit gemacht, indem er ein für Japaner ässerst wichtiges Kunstwerk, das in alten Zeit von dort "mitgenommen" wurde, anlässlich eines Besuches in den 80er Jahren, bei dem das Kunstwerk in Japan gezeigt wurde, einfach "vergass" wieder mit zu nehmen. (Das Gesicht des betroffenen französischen Museumsleiters kann man sich vorstellen).
E. Macron geht einen Schritt weiter und formuliert in seiner Ouagadougou-Rede, dass die Kolonisierung mit Verbrechen begleitet wurde. Das wird zur Folge haben, dass entwendete Kunstwerke zurückgegeben werden müssen. Das bedeutet aber auch, dass menschliche Überreste aus Afrika, die hier als Kunststücke definiert und in Museen ausgestellt werden, ebenfalls zurückgegeben werden wüssen.
Angesicht des zu erwartenden Widerstandes des Museumsleiter dürfen wir gespannt sein, wann und wie das erfolgt.
20.12.17
E. Macron und die französische Medienlandschaft.
In der Medienlandschaft geht es auch rund. Erst kamen Äußerungen, daß die öffentlich rechtlichen Medien eine reine Katastrophe seien, daß das ganze "reformiert, zentralisiert, mutualisiert, kurz effizienter werden müsse". Mit sieben verschiedenen Fernseh-Kanälen, die alle in Paris gesteuert werden, um dann in die Kolonien die Provinz ausgestrahlt zu werden, daher von denselben Personen bedient werden, die wir zum Verdruß kennen und nicht mehr ansehen können, deren Relevanz für das Leben edr Zuschauer unterhalb des Zweifelhaften liegt. Ob es besser wird, wenn es "reformiert, zentralisiert, mutualisiert, kurz effizienter wird", bezweifle ich, es sei denn die Clowns verschwinden. Das glaubt aber keiner; warum auch? Zum Beauftragten des Präsidenten für das Kulturerbe (Schlösser etc.) ist eben ein solcher Fernseh-Clown ernannt worden! Das hieße also, eine Revolution ohne Revolutionäre zu machen.
E. Macron hat anfangs Kampagne gegen den amerikanischen Fernseh-Clown, der dort als Staastoberhaupt amtiert, und seine post-faktische Kommunikation gemacht. Demgegenüber hat er eine neue Kommunikationstaktik entwickelt und diese Woche umgesetzt. Stellen Sie sich vor, der bayrische König Staatspräsident Ministerpräsident gibt eine längere Interview an einen Journalisten Fernseh-Clown einer ARD-Anstalt und organisiert diese längere Interview (eine Stunde oder so) in Schloß Herrenchiemsee; aber nicht sitzend im Hochstuhl oder im Canapé... sondern spazierend durch die Räume: Man sieht das Esszimmer mit dem gedeckten Tisch, das Schlafzimmer mit dem gemachten Bett, und all die anderen Zimmer. Er sagt aber nichts, gar nichts, zum Schloß und seiner Geschichte, den Zimmern, der Einrichtung, sondern konzentriert sich ausschließlich auf das Gespräch. So ging es beim Gespräch mit E. Macron im Elysee-Palast. Aber das Gespräch hat es auch in sich! So eine politische Interview dient eigentlich dazu, Antworten auf diejenigen Fragen zu erhalten, die sich der Wähler, der Bürger stellt; und gerade zu unserer Zeit der zunehmenden Politikverdrossenheit müßte man gerade so einen Gesprächsstil pflegen. Aber nein, so ging es nicht bei dem Schloßspaziergang, sondern umgekehrt: Die Antworten standen auf dem Programm und die Fragen wurden angepaßt. Der Fernseh-Clow leckt die Stiefeln (im Französischen wird etwas anderes geleckt in diesem Sinne, das sage ich aber nicht, das wäre zu grob).
11.12.17
Du rififi à Berlin, Munich, Dusseldorf, Dresde et ailleurs.
L'Allemagne serait-elle devenue ingouvernable au point que plus personne d'autre que Mme Angela Merkel ne voudrait la gouverner ? Les négociations chrétiens-démocrates (CDU)-Les Verts-Libéraux à Berlin ont échoué, un coup d'état a renversé le roi le ministre-président de Bavière ; à Dusseldorf, un gouvernement CDU-Libéraux a remplacé l'ancienne coalition Socialdémocrates (SPD)-Les Verts ; en Saxe, le ministre-président CDU sera remplacé cette semaine par un nouveau ministre-président CDU ; à Kiel, le nouveau ministre-président (CDU-Les Verts-Libéraux) a délogé cette année l'ancien gouvernement SPD-Les Verts-Minorité danoise et ce nouveau ministre-président annonce déjà clairement qu'il fera usage de ses longues dents; à Hanovre, une GroKo SPD-CDU a remplacé récemment le gouvernement précédent SPD-Les Verts; à Wiesbaden, le parlement continue de se déchirer sur la réforme constitutionnelle alors que le gouvernement CDU-Les Verts fonctionne sans faire de bruit.
J'arrête !
L'industrie est en croissance (+ 2% attendus pour 2017). Le plein emploi est atteint dans un grand nombre de régions, sauf à l'Est du pays dont la population fuit à l'Ouest sans pour autant résoudre le problème du manque de professionnels; mais le souci - grave - reste la désaffection de la jeunesse pour les sciences MINT (Math., Informatique, Sc. naturelles, Technologies) et les nouveaux migrants n'ont pas soulagé le besoin industriel de bons professionnels.
Mais, c'est le désordre... Pegida et autres mouvements d'extrême-droite font peur à tout le monde. Cette affaire de migrants, même si on évalue à 6 millions le nombre de bénévoles qui s'engagent dans le travail social en leur faveur, génère régulièrement dans la presse des commentaires désagréables qui, d'évidence, choquent les 74 millions d'autres... La mondialisation continue à larguer pas mal de monde. La numérisation croissante (Industrie 4.0 et le Web 3.0) aussi. La réforme fiscale tarde à venir et beaucoup interprètent de retard comme dangereux pour la compétitivité. Et le Brexit a choqué les esprits, heureux qu'ils étaient d'associer leur germanitude à l'esprit de l'Europe. Quand à la sécularisation croissante de la société allemande, j'y consacrerai un billet ultérieurement car il s'agit d'une question qui devrait heurter les esprits dans quelques années.
Les recettes existent, disent tous les partis politiques, mais elles sont difficilement compatibles ; sont-elles au moins plausibles ? C'est à mon avis ce point qui génère cette incapacité à gouverner ou même cette ingouvernabilité. La solution ? Comme d'habitude en Allemagne, elle jaillira d'un consensus pragmatique où l'un et l'autre / les autres devront laisser des plumes, beaucoup de plumes, et ça, c'est nouveau et ça fait peur.
28.11.17
E. Macron und die französische Parteienlandschaft.
Die Welt versteht man nicht mehr. Damals gab es einen rechten und einen linken Block. Links die Sozialisten (PS) und ihre Satelliten der linken Mitte und der linken Linken. Rechts die Republikaner (LR) und ihre Staelliten der rechten Mitte und der rechten Rechten. Und die Regierung gehörte einem der Blöcke an.
Seit den letzten Wahlen ist die Landschaft revolutioniert (so lautet übrigens das Buch: E. Macron, Revolution: Wir kämpfen für Frankreich, deutsche Fassung beim Morstadt Verlag, 2017).
Links und rechts sind explodiert:
Ein Teil der Rechten sind zu der rechten Mitte gewandert, ein Teil der Linken zur linken Mitte, die damalige Mitte (weder links noch rechts) absorbiert die mittlere Mitte (und links und rechts) oder es fusionnieren (im Dezember 2017) die damalige linke Mitte und die damalige rechte Mitte. Das ganze ergibt einen Riesenblock der Mitte (recht und links).
Damit sind die Rechten und die Linken (damalige Hauptblöcke) stark geschrumpft, obwohl die Medien gewohnheitsmäßig sie immer noch für bedeutend halten und ihnen das Mikrofon anbieten und obwohl im Inneren dieser beiden Blöcke die einen irgendwie auch in Richtung Mitte, die anderen irgendwie auch in Richtung Außen driften und die übriggebliebenen da bleiben, wo sie immer waren.
Kommen Sie noch mit?
Die Politik kann man also so verstehen: Im Parlament sitzen ein großer Block der Mitte (s.o.) und die Opposition. Die Opposition? Welche Opposition denn? Jetzt wird es echt kompliziert:
Die damalige linke Linke ist immer noch links und opponiert. Die kann man ernst nehmen. Die damalige rechte Rechte ist immer noch rechts und versucht zu opponieren, kann das aber nicht richtig, da es dort an Führung mangelt. Die müßte man ernst nehmen, kann man aber nicht.
Die damalige Rechte sucht ihren neuen Weg: Ist sie in der Opposition oder nicht? Manche meinen so, die anderen anders. Im Moment kann man sie nur anekdotisch ernst nehmen. Die damalige Linke ist in demselben Dilemma.
Und E. Macron sitzt dazwischen und freut sich, daß er seinen Reformzug fahren kann.
20.11.17
Du rififi dans les écoles allemandes.
Les négociations préalables à la constitution d'un gouvernement fédéral de coalition entre Chrétiens démocrates et sociaux, Verts et Libéraux aiguisent les appétits et le président Macron n'est pas le seul à faire des propositions d'action pour les quatre années à venir en Allemagne.
Les trois partis en question, les autres aussi d'ailleurs, avaient mis la Bildung, cette vache sacrée de l'éducation allemande, au cœur de leurs programmes électoraux, motivés qu'ils étaient par un dilemme : la nécessité pour l'Allemagne de rester longtemps excellente au niveau mondial de l'innovation technologique par une formation adéquate de la jeunesse, mais aussi le frein que semble constituer la compétence exclusive des États régionaux, jaloux de leur souveraineté en la matière et confortés par l'interdiction constitutionnelle pour la Fédération de s'immiscer dans les affaires de l'Education.
Une analyse lucide de l'état dans lequel se trouve la Bildung s'impose donc, en cinq points que je résume et qui rappelleront à certains la situation en France.
En premier, la question des parents. De partenaires de l'école, ils sont devenus des clients, et des adversaires. Ils bossent, sont sous pression au travail et ne sont plus ces patriarches imposant des règles de comportement, surveillant les devoirs à la maison, faisant la lecture, poussant au sport et à l'apprentissage de la musique...
Il en résulte un transfert de ces responsabilités vers les jardins d'enfants, l'école primaire, et maintenant les crèches et les écoles à temps plein. Et qu'y trouve-t-on ? Des éducateurs, qui ne veulent pas être des maîtres car il s'agit ici de reconstituer les circonstances traditionnelles du milieu familial auquel ces institutions se substituent. Mais il n'y a pas de formations d'éducateurs adéquates, sur des bases scientifiques ; les conceptions de leur travail d'éducation sont déficientes et les classes trop nombreuses, et les éducateurs ne sont payés pas comme il faudrait vu leur responsabilité.
En troisième lieu, les politiques publiques : tout d'abord, les finances ; beaucoup d'écoles sont dégradées (il manque 34 milliards d'€! pour tout remettre en état). Jusqu'en 2030, il faudra trouver 40 000 enseignants formés et arrêter de recruter des vacataires non formés (ceux-ci composent actuellement 40% à 60% des nouveaux recrutements dans certains Etats). Ensuite, les politiques éducatives ; il faudrait vérifier la pertinence des modèles et expérimentations des trente dernières années : l'« individualisation » (enseignement sur mesure, de l'enfant, mais aussi de l'enseignant), la réduction a minima du vocabulaire de base et de l'écrit, l'écriture « à l'oreille ». Ces méthodes partaient d'un bon sentiment : aider les élèves les plus faibles ; les évaluations ont cependant montré que c'est plutôt raté. Un point difficile : l'inclusion d'élèves handicapés dans les classes ; les évaluations ont montré qu'elle a favorisé la brutalité, a exposé les enfants à des situations insupportables, et insécurisé les autres élèves par une modulation des exigences pédagogiques difficilement compréhensible.
Le quatrième point est plus central et concerne l'enseignement supérieur : est-il vraiment utile que 55% d'une classe d'âge (2016) entre à l'université ? Trop d'étudiants tue les études et le niveau académique baisse, plus d'1/3 des jeunes abandonnent avant la troisième année, et leur curiosité, nerf de l'innovation, n'est plus ce qu'elle était ; et la concurrence entre diplômés sur le marché du travail devient mortelle et fait chuter les salaires.
Enfin, la formation professionnelle traditionnelle, l'apprentissage régulé, ne trouve plus assez de candidats valables et, en 2017, 45 000 places n'ont pas été occupées, surtout dans l'artisanat, bien que ces filières soient tout autant des filières d'excellence.
Bref, pour conclure, tout va mal dans le meilleur des mondes possibles et le futur n'a pas beaucoup d'avenir.
Nous verrons dans quatre ans.
29.9.17
L'avenir de l'Europe et celui du franco-allemand
Le Président Macron ne pouvait ni mieux ni plus mal tomber avec son discours à la Sorbonne !
Ni mieux, car il va nourrir les négociations visant à la conclusion d'un pacte de coalition gouvernementale pour les quatre années à venir en Allemagne ; ni plus mal, à cause du résultat des élections allemandes, avec une extrême droite à 12-13% et entre au Parlement fédéral, une CSU qui a perdu 10% de son électorat, un FDP qui fait une entrée pétaradante au Parlement - pétaradante car avec un personnel tout nouveau, et un SPD avec un président qui a exclu un renouvellement de la GroKo (grande coalition de gouvernement), mais qui se trouve maintenant contesté et même invité à rendre son tablier.
Alors essayons de comprendre quel va être le déroulement et de se faire une idée des menaces et opportunités.
D'abord, en France. Le Président Macron a fait un super coup, tout le monde le reconnaît. Son discours, sa personne et l'adéquation des deux sont au centre des débats un peu partout ; bref, ils ne laissent personne indifférent. On le doit probablement à son conseiller diplomatique, qui était jusqu'en mai 2017 ambassadeur à Berlin depuis pas mal de temps et sait donc ce qui se passe dans les coulisses du Bundestag et de la Chancellerie fédérale.
La clé du discours se situe à la fin : renouveler le traité de l'Elysée, donc donner le coup de démarreur à l'Europe à plusieurs vitesses. En effet, on aurait alors un pacte franco-allemand allant plus loin que les réunions franco-allemandes routinières de coordination générale et l'OFAJ, donc avec des objectifs de coordination concrets, et/ou d'harmonisation comme ceux proposés dans le discours, et ils peuvent tous ou presque être réalisés en franco-allemand avec option d'adhésion à d'autres...
La méthode est dans la main du futur gouvernement allemand : comment pourrait-il refuser de renouveler le traité sans passer pour ne plus vouloir l'amitié franco-allemande, ce mythe cher aux deux populations ? Inconcevable ; il y aura donc l'ouverture de négociations.
Sur quels sujets ? C'est là que l'on comprend ce catalogue hétéroclite proposé dans le discours : tout ou partie peut être repris dans le pacte gouvernemental allemand à venir, puisqu'il n'y a rien qui ne soit inconvenant. Mais qu'en adviendra-t-il ?
Le principe du pacte allemand de gouvernement est que les sujets et propositions qui y figurent ont vocation à être votés si un des partenaires l'exige en cours de mandature ; mais, la chancelière - ou l'un ou l'autre des partenaires - n'imposera-t-elle pas que, dans cette coalition à quatre, il faudrait que deux partenaires fassent la demande, ou trois, ou les quatre, sur certains sujets...
Et, le président français ne jouera-t-il pas un rôle politique dans la genèse d'une demande et son adoption. On sait que ses catégories de pensée temporelle peuvent être originales !
Bref, il se passe enfin quelque chose dans le franco-allemand et dans la pensée européenne et ça, c'est une super bonne nouvelle !
Ni mieux, car il va nourrir les négociations visant à la conclusion d'un pacte de coalition gouvernementale pour les quatre années à venir en Allemagne ; ni plus mal, à cause du résultat des élections allemandes, avec une extrême droite à 12-13% et entre au Parlement fédéral, une CSU qui a perdu 10% de son électorat, un FDP qui fait une entrée pétaradante au Parlement - pétaradante car avec un personnel tout nouveau, et un SPD avec un président qui a exclu un renouvellement de la GroKo (grande coalition de gouvernement), mais qui se trouve maintenant contesté et même invité à rendre son tablier.
Alors essayons de comprendre quel va être le déroulement et de se faire une idée des menaces et opportunités.
D'abord, en France. Le Président Macron a fait un super coup, tout le monde le reconnaît. Son discours, sa personne et l'adéquation des deux sont au centre des débats un peu partout ; bref, ils ne laissent personne indifférent. On le doit probablement à son conseiller diplomatique, qui était jusqu'en mai 2017 ambassadeur à Berlin depuis pas mal de temps et sait donc ce qui se passe dans les coulisses du Bundestag et de la Chancellerie fédérale.
La clé du discours se situe à la fin : renouveler le traité de l'Elysée, donc donner le coup de démarreur à l'Europe à plusieurs vitesses. En effet, on aurait alors un pacte franco-allemand allant plus loin que les réunions franco-allemandes routinières de coordination générale et l'OFAJ, donc avec des objectifs de coordination concrets, et/ou d'harmonisation comme ceux proposés dans le discours, et ils peuvent tous ou presque être réalisés en franco-allemand avec option d'adhésion à d'autres...
La méthode est dans la main du futur gouvernement allemand : comment pourrait-il refuser de renouveler le traité sans passer pour ne plus vouloir l'amitié franco-allemande, ce mythe cher aux deux populations ? Inconcevable ; il y aura donc l'ouverture de négociations.
Sur quels sujets ? C'est là que l'on comprend ce catalogue hétéroclite proposé dans le discours : tout ou partie peut être repris dans le pacte gouvernemental allemand à venir, puisqu'il n'y a rien qui ne soit inconvenant. Mais qu'en adviendra-t-il ?
Le principe du pacte allemand de gouvernement est que les sujets et propositions qui y figurent ont vocation à être votés si un des partenaires l'exige en cours de mandature ; mais, la chancelière - ou l'un ou l'autre des partenaires - n'imposera-t-elle pas que, dans cette coalition à quatre, il faudrait que deux partenaires fassent la demande, ou trois, ou les quatre, sur certains sujets...
Et, le président français ne jouera-t-il pas un rôle politique dans la genèse d'une demande et son adoption. On sait que ses catégories de pensée temporelle peuvent être originales !
Bref, il se passe enfin quelque chose dans le franco-allemand et dans la pensée européenne et ça, c'est une super bonne nouvelle !
14.4.14
Du rififi chez les électriciens allemands.
Il faut vraiment s'accrocher si on veut se tenir au courant de ce qu'il s'y passe !
Essayons de récapituler les dernières évolutions :
- dans le charbon, on apprenait grâce au rapport annuel de l'Agence fédérale des Réseaux publié le 10 avril dernier que la Coopération internationale (qu'on appelle aussi l'aide au Développement) a versé plus de 2 milliards d'€ (si,si, plus de 2 milliards d'€ !) à la Chine, la Serbie, la Mongolie et au Kosovo pour le développement de l'extraction de houille (le charbon que l'on brûle dans des centrales pour produire de l'électricité). Le gouvernement fédéral a réagit en annonçant qu'il envisageait de cesser cette aide en 2015. C'est bien d'aider les pays en voie de développement ; surtout si c'est désintéressé. Bon, cela n'a probablement rien à voir, mais dans la foulée, plusieurs électriciens allemands ont annoncé vouloir fermer des centrales au charbon, devenues non rentables (sic). C'est bien de vouloir diminuer les émissions de CO2. Mais on aimerait quand même bien savoir si cette non rentabilité est due au fait que la houille allait coûter plus cher... et si donc l'aide au développement des pays cités ci-dessus n'avait pas pour effet de baisser le prix du charbon importé en Allemagne.
- dans le nucléaire, un des électriciens qui ferme sa centrale (celle de Heilbronn) au charbon, et justifie aussi la fermeture au regard de ses obligations d'assurer une fourniture constante d'électricité, en affirmant qu'il pourra se fournir à Fessenheim pendant plusieurs années ; là, j'ai failli tomber de ma chaise ! Et qu’apprend-on cette semaine ? que la taxe allemande sur les éléments radioactifs (Brennelementesteuer) est contraire à la constitution, et cela si manifestement que le tribunal ordonne le remboursement sans délai de plus de 2 milliards d'€ aux entreprises, sans même attendre le jugement en cassation au'il y aura certainement. Ça fait quand même un peu désordre. D'autre part, le Japon, qui avait fermé toutes ses centrales et observait, dit-on, de très près les évolutions allemandes, tire ses conclusions et vient d'annoncer qu'il allait rouvrir ses centrales. Je ne suis donc pas le seul sceptique.
- dans le solaire, c'est la pagaille, puisque l'initiative DII (entre autres avec Desertech) n'arrive toujours pas à syndicaliser les intérêts et que même les entreprises les plus patientes - et les plus généreuses en terme de cotisation - se retirent.
- dans l'éolien, rien... à part les râleries habituellement des NIBY qui veulent être branchés sur le secteur, mais ne veulent pas que le réseau passe prè de chez eux.
- Attendez, je n'ai pas fini et je vous ai gardé une sucette : vu les centrales qui vont fermer, la fourniture d'électricité dans le Sud de l'Allemagne n'est pas suffisamment assurée à partir de fin 2017, dit l'Agence fédérale des Réseaux, qui demande la création d'une centrale publique. Je répète : une centrale publique, gouvernementale, donc. Si ce n'est pas le monde à l'envers, ça y ressemble vraiment beaucoup.
- autres : les nanocristaux d'oxyde de cuivre semble permettre de transformer le CO2 en ethanol et autres choses intéressantes. Enfin une bonne nouvelle dans ce monde en désordre !
Essayons de récapituler les dernières évolutions :
- dans le charbon, on apprenait grâce au rapport annuel de l'Agence fédérale des Réseaux publié le 10 avril dernier que la Coopération internationale (qu'on appelle aussi l'aide au Développement) a versé plus de 2 milliards d'€ (si,si, plus de 2 milliards d'€ !) à la Chine, la Serbie, la Mongolie et au Kosovo pour le développement de l'extraction de houille (le charbon que l'on brûle dans des centrales pour produire de l'électricité). Le gouvernement fédéral a réagit en annonçant qu'il envisageait de cesser cette aide en 2015. C'est bien d'aider les pays en voie de développement ; surtout si c'est désintéressé. Bon, cela n'a probablement rien à voir, mais dans la foulée, plusieurs électriciens allemands ont annoncé vouloir fermer des centrales au charbon, devenues non rentables (sic). C'est bien de vouloir diminuer les émissions de CO2. Mais on aimerait quand même bien savoir si cette non rentabilité est due au fait que la houille allait coûter plus cher... et si donc l'aide au développement des pays cités ci-dessus n'avait pas pour effet de baisser le prix du charbon importé en Allemagne.
- dans le nucléaire, un des électriciens qui ferme sa centrale (celle de Heilbronn) au charbon, et justifie aussi la fermeture au regard de ses obligations d'assurer une fourniture constante d'électricité, en affirmant qu'il pourra se fournir à Fessenheim pendant plusieurs années ; là, j'ai failli tomber de ma chaise ! Et qu’apprend-on cette semaine ? que la taxe allemande sur les éléments radioactifs (Brennelementesteuer) est contraire à la constitution, et cela si manifestement que le tribunal ordonne le remboursement sans délai de plus de 2 milliards d'€ aux entreprises, sans même attendre le jugement en cassation au'il y aura certainement. Ça fait quand même un peu désordre. D'autre part, le Japon, qui avait fermé toutes ses centrales et observait, dit-on, de très près les évolutions allemandes, tire ses conclusions et vient d'annoncer qu'il allait rouvrir ses centrales. Je ne suis donc pas le seul sceptique.
- dans le solaire, c'est la pagaille, puisque l'initiative DII (entre autres avec Desertech) n'arrive toujours pas à syndicaliser les intérêts et que même les entreprises les plus patientes - et les plus généreuses en terme de cotisation - se retirent.
- dans l'éolien, rien... à part les râleries habituellement des NIBY qui veulent être branchés sur le secteur, mais ne veulent pas que le réseau passe prè de chez eux.
- Attendez, je n'ai pas fini et je vous ai gardé une sucette : vu les centrales qui vont fermer, la fourniture d'électricité dans le Sud de l'Allemagne n'est pas suffisamment assurée à partir de fin 2017, dit l'Agence fédérale des Réseaux, qui demande la création d'une centrale publique. Je répète : une centrale publique, gouvernementale, donc. Si ce n'est pas le monde à l'envers, ça y ressemble vraiment beaucoup.
- autres : les nanocristaux d'oxyde de cuivre semble permettre de transformer le CO2 en ethanol et autres choses intéressantes. Enfin une bonne nouvelle dans ce monde en désordre !
29.3.14
Du rififi chez les agriculteurs allemands.
Une véritable émeute, voilà ce que promettent les fédérations allemandes d'agriculteurs si la loi sur le salaire minimum généralisé passe en Allemagne. Cette loi, réclamée par des commissaires européens, des gouvernements des pays limitrophes de l'Allemagne, et les syndicats de salariés, est à l'ordre du jour du conseil fédéral des ministres de mercredi prochain. On se rappelle que le salaire minimum généralisé est convenu au contrat de coalition du gouvernement fédéral actuel et il doit donc être approuvé par les députés fédéraux sous peine de rupture de la coalition au pouvoir. Il passera... à 8.50 € de l'heure, probablement au premier janvier 2015.
Les saisonniers recrutés pour les récoltes en profiteront - ils sont 330 000 par an, dont 290 000 viennent de Pologne et de Roumanie. En profiteront aussi les agriculteurs des autres pays européens qui ne pouvaient concurrencer les produits allemands tant que les salaires de saisonniers en Allemagne tournaient autour de 5,00 € de l'heure ! et qui pourront y retourner ; on peut penser que les produits les plus favorisés seront les asperges, fraises, radis et concombres, mais aussi le houblon et le raisin.
En profiteront moins les exploitations agricoles allemandes qui devront fermer pour cause de non-rentabilité, disent ceux qui fomentent l'émeute, et ils n'ont pas forcément tord, nous l'avons vu au nombre d'exploitations européennes qui ont dû fermer à cause des salaires de misère payés en Allemagne. Juste retour des choses ? Peut-être, si les exploitants (ouest-)européen arrivent à se remettre en selle avant que les exploitants (est-)européens ne profitent de l'aubaine.
Voilà pour l'agriculture.
Certains ont essayé, et vont encore essayer de faire voter des exceptions au salaire minimum, mais n'ont pas (encore ?) réussi totalement : n'auront pas droit au salaire minimum les jeunes de moins de 18 ans, les stagiaires si le stage est obligatoire pour leur formation, et les bénévoles, ni les stages servant à l'orientation professionnelle (tiens, un trou noir...), ni les chômeurs longue durée reprenant une activité pendant les six premiers mois (tiens, encore un trou noir...). Ne sont pas closes, disent certains, les discussions sur les salaires des retraités encore actifs, des mini-jobeurs, des porteurs de journaux, des jeunes de moins de 25 ans et ... des agriculteurs voire d'autres métiers qui vont ressortir du chapeau au dernier moment. Sans parler des trucs et autres tactiques qui seront expérimentés pour contourner le salaire minimum (les faux indépendants vont proliférer !). Bref, il y aura encore des trous noirs.
Et que dire de la bataille sur la procédure à concevoir pour les augmentations futures ? Le gouvernement fédéral veut en garder la maîtrise, mais employeurs et salariés la revendiquent au nom de la primauté du partenariat social.
Et, évidement, sous réserve d'invalidations par le tribunal constitutionnel fédéral qui sera certainement appelé à se prononcer sur le respect du revenu minimum d'existence, du principe d'égalité devant la loi, et de la primauté du partenariat social. Bref, nous ne sommes pas au bout des surprises.
Les saisonniers recrutés pour les récoltes en profiteront - ils sont 330 000 par an, dont 290 000 viennent de Pologne et de Roumanie. En profiteront aussi les agriculteurs des autres pays européens qui ne pouvaient concurrencer les produits allemands tant que les salaires de saisonniers en Allemagne tournaient autour de 5,00 € de l'heure ! et qui pourront y retourner ; on peut penser que les produits les plus favorisés seront les asperges, fraises, radis et concombres, mais aussi le houblon et le raisin.
En profiteront moins les exploitations agricoles allemandes qui devront fermer pour cause de non-rentabilité, disent ceux qui fomentent l'émeute, et ils n'ont pas forcément tord, nous l'avons vu au nombre d'exploitations européennes qui ont dû fermer à cause des salaires de misère payés en Allemagne. Juste retour des choses ? Peut-être, si les exploitants (ouest-)européen arrivent à se remettre en selle avant que les exploitants (est-)européens ne profitent de l'aubaine.
Voilà pour l'agriculture.
Certains ont essayé, et vont encore essayer de faire voter des exceptions au salaire minimum, mais n'ont pas (encore ?) réussi totalement : n'auront pas droit au salaire minimum les jeunes de moins de 18 ans, les stagiaires si le stage est obligatoire pour leur formation, et les bénévoles, ni les stages servant à l'orientation professionnelle (tiens, un trou noir...), ni les chômeurs longue durée reprenant une activité pendant les six premiers mois (tiens, encore un trou noir...). Ne sont pas closes, disent certains, les discussions sur les salaires des retraités encore actifs, des mini-jobeurs, des porteurs de journaux, des jeunes de moins de 25 ans et ... des agriculteurs voire d'autres métiers qui vont ressortir du chapeau au dernier moment. Sans parler des trucs et autres tactiques qui seront expérimentés pour contourner le salaire minimum (les faux indépendants vont proliférer !). Bref, il y aura encore des trous noirs.
Et que dire de la bataille sur la procédure à concevoir pour les augmentations futures ? Le gouvernement fédéral veut en garder la maîtrise, mais employeurs et salariés la revendiquent au nom de la primauté du partenariat social.
Et, évidement, sous réserve d'invalidations par le tribunal constitutionnel fédéral qui sera certainement appelé à se prononcer sur le respect du revenu minimum d'existence, du principe d'égalité devant la loi, et de la primauté du partenariat social. Bref, nous ne sommes pas au bout des surprises.
11.3.14
La Energiewende, un parfait exemple d'hyperdilemme.
Mais qu'est-ce qui leur a pris ? Ils veulent fermer les centrales nucléaires, installer tout un système de production d'énergies renouvelables, respecter scrupuleusement l'environnement, construire un leadership industriel dans ce domaine, n'avoir aucune ligne à haute tension dans leur jardin et, bien sûr, le tout gratuitement ou, du moins, pas plus cher.
Le beurre, l'argent du beurre, etc. etc.
Ces différents objectifs paraissent partiellement incompatibles. On va donc inviter quelques experts pour qu'ils nous disent s'il faut en rire, en pleurer, ou quoi.
Le beurre, l'argent du beurre, etc. etc.
Ces différents objectifs paraissent partiellement incompatibles. On va donc inviter quelques experts pour qu'ils nous disent s'il faut en rire, en pleurer, ou quoi.
23.2.11
du rififi dans le monde des plagiaires.
Quand un ministre se pique de science, cela donne un résultat détonant !
En effet, Monsieur le Baron Karl-Theodor von und zu Guttenberg, ci-devant ministre fédéral de la Défense, a présenté en 2007 une thèse doctorat en droit, alors qu'il était déjà actif en politique ; une thèse qui vient d'être publiée chez le prestigieux éditeur de travaux scientifiques Duncker und Humblot. Et, patatras !, de jeunes impertinents se sont mis à la lire, puis à l'analyser et se sont aperçus qu'une partie importante du texte est copié d'autre sources... non citées. Un scandale s'amorce, amplifié par le fait qu'il aurait porté le titre de Dr. - et nous savons l'importance de ce titre dans la vie publique en Allemagne - avant d'y avoir été autorisé par l'Université de Bayreuth.
Cette dernière l'a maintenant sommé de prendre position au sujet des reproches qui lui sont faits et il a d'ores et déjà avoué publiquement avoir fait "des bêtises".
Comme quoi la curiosité des jeunes gens est une très bonne chose.
En effet, Monsieur le Baron Karl-Theodor von und zu Guttenberg, ci-devant ministre fédéral de la Défense, a présenté en 2007 une thèse doctorat en droit, alors qu'il était déjà actif en politique ; une thèse qui vient d'être publiée chez le prestigieux éditeur de travaux scientifiques Duncker und Humblot. Et, patatras !, de jeunes impertinents se sont mis à la lire, puis à l'analyser et se sont aperçus qu'une partie importante du texte est copié d'autre sources... non citées. Un scandale s'amorce, amplifié par le fait qu'il aurait porté le titre de Dr. - et nous savons l'importance de ce titre dans la vie publique en Allemagne - avant d'y avoir été autorisé par l'Université de Bayreuth.
Cette dernière l'a maintenant sommé de prendre position au sujet des reproches qui lui sont faits et il a d'ores et déjà avoué publiquement avoir fait "des bêtises".
Comme quoi la curiosité des jeunes gens est une très bonne chose.
12.2.11
du rififi à la Banque centrale européenne ?
Mais à quoi a bien pu penser Monsieur Axel Weber, président de la Deutsche Bundesbank, pour annoncer qu'il ne demanderait pas le renouvellement de son mandat ? Alors que tout le monde pensait qu'il succéderait à Monsieur Jean-Claude Trichet à la tête de la Banque centrale européenne ; alors que l'Allemagne et sa chancelière pensaient que c'est à eux que devait raisonnablement revenir cette présidence, après une présidence néerlandaise et une présidence française !
Et patatras ! Weber annonce qu'il n'est plus candidat à rien. On se perd en conjectures : a-t-il craint une défaite, qu'il ne serait pas élu malgré le soutien inconditionnel de divers gouvernements ? Il est vrai que sa critique acerbe de l'achat par la B.C.E. d'obligations d'Etat pour lutter contre la crise financière avait déplu, au présidence de la République française entre autres ; et que penser aussi de sa critique, tout aussi acerbe, du projet de gouvernement économique de l'Europe, ce projet franco-allemand pour faire avancer l'Europe - et, en fait, de faire de la politique monétaire européenne une politique de soutien de la politique économique ? En bon libéral rhénan, il ne pouvait que refuser cette atteinte à l'orthodoxie monétaire...
Bref, à 56 ans, il n'est pas encore bon pour la retraite et il va donc retrouver son université d'origine, Cologne, et redevenir le professeur d'économie qu'il était avant sa présidence de la Bundesbank.
A moins que certaines rumeurs ne se réalisent, qui le donnent successeur de Monsieur Josef Ackermann, le président de la Deutsche Bank qui doit prendre sa retraire l'an prochain...
Mais alors, qui va présider la B.C.E. ? un second couteau ?
Et patatras ! Weber annonce qu'il n'est plus candidat à rien. On se perd en conjectures : a-t-il craint une défaite, qu'il ne serait pas élu malgré le soutien inconditionnel de divers gouvernements ? Il est vrai que sa critique acerbe de l'achat par la B.C.E. d'obligations d'Etat pour lutter contre la crise financière avait déplu, au présidence de la République française entre autres ; et que penser aussi de sa critique, tout aussi acerbe, du projet de gouvernement économique de l'Europe, ce projet franco-allemand pour faire avancer l'Europe - et, en fait, de faire de la politique monétaire européenne une politique de soutien de la politique économique ? En bon libéral rhénan, il ne pouvait que refuser cette atteinte à l'orthodoxie monétaire...
Bref, à 56 ans, il n'est pas encore bon pour la retraite et il va donc retrouver son université d'origine, Cologne, et redevenir le professeur d'économie qu'il était avant sa présidence de la Bundesbank.
A moins que certaines rumeurs ne se réalisent, qui le donnent successeur de Monsieur Josef Ackermann, le président de la Deutsche Bank qui doit prendre sa retraire l'an prochain...
Mais alors, qui va présider la B.C.E. ? un second couteau ?
1.9.10
du rififi partout en Allemagne.
Ça pète, ça pète dans toute l'Allemagne. Monsieur Thilo Sarrazin, membre du directoire de la Deutsche Bundesbank (banque centrale, membre du réseau de la BCE), ancien sénateur (ministre) des Finances de l'Etat de Berlin, ancien membre du directoire de Die Bahn (mis à la porte par Mehdorn avant que ce dernier ne soit viré à son tour), et que j'ai connu quand il était ministre des Affaires sociales de l'Etat de Rhénanie-Palatinat et moi conseiller auprès du ministre des Finances de ce même Etat, vient de publier un livre-brûlot: "Deutschland schafft sich ab - Wie wir unser Land aufs Spiel setzen" (Verlag: Deutsche Verlags-Anstalt, 464 Seiten, ISBN-13: 9783421044303).
Un livre-brûlot car il émet un certain nombre d'opinion considérées comme politiquement incorrectes et qu'il prétend, souvent à tord et le reste à raison, fonder ces opinions sur des statistiques, certaines, mais pas toutes, étant contestables, et des théories scientifiques, certaines, mais pas toutes, étant tout autant contestables.
Je n'ai pas l'intention d'analyser le livre, ni même de le lire, puisque le sujet - comment les immigrés en Allemagne, surtout ceux en provenance de Turquie et autres pays musulmans, traitent l'Allemagne et les Allemands - ne fait pas vraiment partie de mes préoccupations.
Par contre, la chasse aux sorcières qui est lancée contre lui, m'émeut profondément. Comment ? Il serait interdit de dire des choses aujourd'hui politiquement incorrectes en Allemagne ? Le débat intellectuel - et Thilo Sarrazin est un intellectuel, avant d'être un banquier central ou un homme politique - ne peut-il déboucher en 2010 que sur un tir groupé sur celui dont le tord est de gêner ? S'il y a un problème de politiquement incorrect en matière d'immigrés musulmans, suffit-il de faire la chasse à celui qui lance maladroitement le débat ?
Le sujet mérite mieux.
Un livre-brûlot car il émet un certain nombre d'opinion considérées comme politiquement incorrectes et qu'il prétend, souvent à tord et le reste à raison, fonder ces opinions sur des statistiques, certaines, mais pas toutes, étant contestables, et des théories scientifiques, certaines, mais pas toutes, étant tout autant contestables.
Je n'ai pas l'intention d'analyser le livre, ni même de le lire, puisque le sujet - comment les immigrés en Allemagne, surtout ceux en provenance de Turquie et autres pays musulmans, traitent l'Allemagne et les Allemands - ne fait pas vraiment partie de mes préoccupations.
Par contre, la chasse aux sorcières qui est lancée contre lui, m'émeut profondément. Comment ? Il serait interdit de dire des choses aujourd'hui politiquement incorrectes en Allemagne ? Le débat intellectuel - et Thilo Sarrazin est un intellectuel, avant d'être un banquier central ou un homme politique - ne peut-il déboucher en 2010 que sur un tir groupé sur celui dont le tord est de gêner ? S'il y a un problème de politiquement incorrect en matière d'immigrés musulmans, suffit-il de faire la chasse à celui qui lance maladroitement le débat ?
Le sujet mérite mieux.
29.6.10
Du rififi à Berlin.
Je vais être charitable et ne pas citer son nom : un homme politique allemand, de Berlin, vient de demander que tout étranger candidat à l'immigration devrait se soumettre à un test d'intelligence au motif que l'immigration doit servir l'Etat allemand ; il a bien dit : "l'Etat".
Si pour servir l'Etat allemand, il fallait avoir un bon score à un test d'intelligence, cet homme politique n'aurait sans doute pas fait carrière !
Heureusement que personne ne l'a suivi dans cette voie.
Si pour servir l'Etat allemand, il fallait avoir un bon score à un test d'intelligence, cet homme politique n'aurait sans doute pas fait carrière !
Heureusement que personne ne l'a suivi dans cette voie.
27.12.09
Du rififi à la télé allemande.
En Allemagne aussi, la télé publique est financée par une redevance parafiscale. Le première chaîne, ARD, une fédération des chaînes régionales, veut offrir un programme limité que pourraient recevoir les possesseurs de PDA sur leur ordinateur de poche (avec lesquels on peut aussi téléphoner, aller sur le web etc.).
Et alors ? Mais, disent les gouvernements régionaux, ceux qui reçoivent le programme sur leur PDA ont-ils payé la redevance ? Non, donc ceux qui payent sont sensés payer pour ceux qui ne payent pas ? Donc, non, disent-les gouvernements. Mais, ont-ils le pouvoir d'imposer ce non ? Non. La chaîne ARD est fondée sur une convention inter-Etats régionaux et elle est indépendante, n'obéissant qu'aux organes institués par cette convention, composés de dirigeants des chaînes régionales, nommés eux-mêmes par des conseils dans lesquels siègent quelques hommes politiques, mais majoritairement des représentants de la société civile.
Donc, ce sera oui, à ce niveau.
Mais voilà le gouvernement fédéral qui essaie aussi de dire non. Au nom de la concurrence non faussée. Ah bon ! Là il faut aller voir du côté des éditeurs d'organes d'information papier/web, qui ont développé une offre payante destinée à la clientèle des PDA qui trouve injuste de se voir confrontés à une concurrence financée par la redevance parafiscale.
Donc, oui ou non ? La bataille sur les contenus du web continue...
Et alors ? Mais, disent les gouvernements régionaux, ceux qui reçoivent le programme sur leur PDA ont-ils payé la redevance ? Non, donc ceux qui payent sont sensés payer pour ceux qui ne payent pas ? Donc, non, disent-les gouvernements. Mais, ont-ils le pouvoir d'imposer ce non ? Non. La chaîne ARD est fondée sur une convention inter-Etats régionaux et elle est indépendante, n'obéissant qu'aux organes institués par cette convention, composés de dirigeants des chaînes régionales, nommés eux-mêmes par des conseils dans lesquels siègent quelques hommes politiques, mais majoritairement des représentants de la société civile.
Donc, ce sera oui, à ce niveau.
Mais voilà le gouvernement fédéral qui essaie aussi de dire non. Au nom de la concurrence non faussée. Ah bon ! Là il faut aller voir du côté des éditeurs d'organes d'information papier/web, qui ont développé une offre payante destinée à la clientèle des PDA qui trouve injuste de se voir confrontés à une concurrence financée par la redevance parafiscale.
Donc, oui ou non ? La bataille sur les contenus du web continue...
Du rififi à Moscou.
Culpa in contrahendo... J'ai eu du mal, quand j'étais étudiant en droit en Allemagne, à comprendre ce dont il s'agit, et vous ne connaissez peut-être pas non plus, si vous n'avez pas de solides notions de droit allemand.
Et pourtant, il va falloir se familiariser avec ce qui est devenu en 2002 l'art. 311 al. 2 du code civil allemand BGB. En effet, la Sperbank demande à General Motors un dédommagement au titre de ses négociations d'achat d'Opel en consortium avec Magna, négociations brutalement interrompues par GM qui a décidé de garder Opel, après avoir cherché à vendre à tout prix.
"Neuf mois de négociations, 9000 pages de contrats prêtes à être signées. Deux jours avant la signature, GM annule le deal !" dit Gref, le patron de Sperbank. Ça nous promet un super beau procès : le droit allemand est-il applicable à des relations pré-contractuelles internationales germano-russo-américaines ? GM est-il responsable des frais engagés par Sperbank pour les négociations d'achat ? Les conditions pour un dédommagement au titre de la Culpa in contrahendo sont-elles donc réunies ?
On peut cependant aussi se demander, s'il s'avère que Sperbank a tout payé pendant cette phase de négociation, quel rôle jouait Magna dans cette tentative de reprise d'Opel : partenaire ou homme de paille ? Et les gouvernements allemands, qui privilégiaient Sperbank/Magna, se sont-ils posé cette question ?
Et pourtant, il va falloir se familiariser avec ce qui est devenu en 2002 l'art. 311 al. 2 du code civil allemand BGB. En effet, la Sperbank demande à General Motors un dédommagement au titre de ses négociations d'achat d'Opel en consortium avec Magna, négociations brutalement interrompues par GM qui a décidé de garder Opel, après avoir cherché à vendre à tout prix.
"Neuf mois de négociations, 9000 pages de contrats prêtes à être signées. Deux jours avant la signature, GM annule le deal !" dit Gref, le patron de Sperbank. Ça nous promet un super beau procès : le droit allemand est-il applicable à des relations pré-contractuelles internationales germano-russo-américaines ? GM est-il responsable des frais engagés par Sperbank pour les négociations d'achat ? Les conditions pour un dédommagement au titre de la Culpa in contrahendo sont-elles donc réunies ?
On peut cependant aussi se demander, s'il s'avère que Sperbank a tout payé pendant cette phase de négociation, quel rôle jouait Magna dans cette tentative de reprise d'Opel : partenaire ou homme de paille ? Et les gouvernements allemands, qui privilégiaient Sperbank/Magna, se sont-ils posé cette question ?
22.12.09
Du rififi dans le café allemand.
Trois gros producteurs/distributeurs se font infliger une amende totale de 160 millions € pour entente illégale sur les prix.
En soit, la chose ne serait pas bouleversante, l'économie sociale de marché ne pouvant fonctionner, c'est bien connu, que si la concurrence n'est pas faussée de manière illicite. Ce qui rend le cas intéressant, c'est la façon dont l'office fédéral des Cartels a mené son enquête : un quatrième larron les a dénoncés et sera "témoin de la couronne" en cas de procès, une procédure qui permet à ce dernier d'échapper légalement à toute poursuite.
Certains objectent : d'abord, le quatrième a profité de l'entente pour gonfler ses prix, puis il s'en tire sans dégât en dénonçant les autres ! Oui, et alors ? Ce qui fait vivre un cartel, c'est bien la confiance que se font les compères ? Il faut donc détruire toute velléité de confiance dans de telles ententes, à la source. Si aucune partie à l'entente ne peut faire confiance aux autres, alors plus d'entente possible.
Et c'est le consommateur, à qui ce cartel a coûté 4,8 milliards € depuis 2000, qui en profite, et l'économie sociale de marché.
En soit, la chose ne serait pas bouleversante, l'économie sociale de marché ne pouvant fonctionner, c'est bien connu, que si la concurrence n'est pas faussée de manière illicite. Ce qui rend le cas intéressant, c'est la façon dont l'office fédéral des Cartels a mené son enquête : un quatrième larron les a dénoncés et sera "témoin de la couronne" en cas de procès, une procédure qui permet à ce dernier d'échapper légalement à toute poursuite.
Certains objectent : d'abord, le quatrième a profité de l'entente pour gonfler ses prix, puis il s'en tire sans dégât en dénonçant les autres ! Oui, et alors ? Ce qui fait vivre un cartel, c'est bien la confiance que se font les compères ? Il faut donc détruire toute velléité de confiance dans de telles ententes, à la source. Si aucune partie à l'entente ne peut faire confiance aux autres, alors plus d'entente possible.
Et c'est le consommateur, à qui ce cartel a coûté 4,8 milliards € depuis 2000, qui en profite, et l'économie sociale de marché.
21.12.09
Du rififi chez les oies.
Il est connu que nos amis allemands dégustent une oie rôtie au déjeuner du 25 décembre. Cette oie, ou autre rôti de Noël, va coûter 120 millions de Kw/h supplémentaires, faisant passer la consommation des ménages allemands à 480 millions de Kw/h.
14.12.09
Du rififi à Munich.
Plus de 3,2 milliards d'euro = 1 euro. Magique.
C'est la transaction que vient de faire la banque publique de l'Etat libre de Bavière (BayernLB) sur sa filiale autrichienne Hypo Group Alpe Adria (HGAA)... en s'en retirant pour permettre à l'Etat autrichien de la nationaliser ce matin.
En état de faillite cette nuit, cette banque est la 6è d'Autriche et servait aux bavarois pour leurs opérations dans les Balkans, entre autres. Avec le succès que l'on voit.
La BCE a participé au sauvetage dans la nuit de dimanche à lundi ; Trichet qui monte une nationalisation de banque ? Oui, oui ! Et pourquoi, comment ? parce qu'elle est une banque systémique en Autriche. Vous avez bien lu : systémique ; ça veut dire que si elle s'écroule, le système s'écroule.
Quand je pense aux nationalisations des banques en 1981, au motif que "le poids des banques dans le pays le justifiait" ! On n'avait pas encore inventé la notion de banque systémique, moi non plus d'ailleurs, et je le regrette bien.
A propos : quelle banque française appartient aux bavarois ou autres rhénaniens du nord-wesphaliens (la WestLB vient aussi d'être sauvés de justesse) ?
C'est la transaction que vient de faire la banque publique de l'Etat libre de Bavière (BayernLB) sur sa filiale autrichienne Hypo Group Alpe Adria (HGAA)... en s'en retirant pour permettre à l'Etat autrichien de la nationaliser ce matin.
En état de faillite cette nuit, cette banque est la 6è d'Autriche et servait aux bavarois pour leurs opérations dans les Balkans, entre autres. Avec le succès que l'on voit.
La BCE a participé au sauvetage dans la nuit de dimanche à lundi ; Trichet qui monte une nationalisation de banque ? Oui, oui ! Et pourquoi, comment ? parce qu'elle est une banque systémique en Autriche. Vous avez bien lu : systémique ; ça veut dire que si elle s'écroule, le système s'écroule.
Quand je pense aux nationalisations des banques en 1981, au motif que "le poids des banques dans le pays le justifiait" ! On n'avait pas encore inventé la notion de banque systémique, moi non plus d'ailleurs, et je le regrette bien.
A propos : quelle banque française appartient aux bavarois ou autres rhénaniens du nord-wesphaliens (la WestLB vient aussi d'être sauvés de justesse) ?
29.11.09
Du rififi dans le tram Strasbourg-Kehl.
"Durch den Abschluss der Kooperationsvereinbarung geht keine der beiden Parteien eine Bauverpflichtung für die Tram-Strecke zwischen der heutigen Endhaltestelle Aristide-Briand und dem Bahnhofsplatz Kehl ein".
La clause de sauvegarde dans la convention de coopération entre Strasbourg et Kehl, qui porte sur les travaux de planification d'une extension de le ligne D du tram jusqu'à la gare de Kehl, est due à l'"expérience" que Kehl a faite avec la passerelle et les millions d'euro de surcoûts qu'elle a entraînés. Mais elle est aussi la porte de sortie qui sera utilisée si le moindre différent apparaît entre les deux villes. Avec ce projet, qui portera sur des dizaines de millions d'euro, ce ne sont pas les occasions qui manqueront, et ce n'est pas demain que le tram circulera.
Le premier motif de discorde ? Pourquoi aller à la gare de Kehl alors qu'un train circule quasiment toutes les demi-heures entre Strasbourg et Kehl ?
La clause de sauvegarde dans la convention de coopération entre Strasbourg et Kehl, qui porte sur les travaux de planification d'une extension de le ligne D du tram jusqu'à la gare de Kehl, est due à l'"expérience" que Kehl a faite avec la passerelle et les millions d'euro de surcoûts qu'elle a entraînés. Mais elle est aussi la porte de sortie qui sera utilisée si le moindre différent apparaît entre les deux villes. Avec ce projet, qui portera sur des dizaines de millions d'euro, ce ne sont pas les occasions qui manqueront, et ce n'est pas demain que le tram circulera.
Le premier motif de discorde ? Pourquoi aller à la gare de Kehl alors qu'un train circule quasiment toutes les demi-heures entre Strasbourg et Kehl ?
26.11.09
Plus de rififi dans le train.
Je vous disais l'autre jour que la SNCF se lance en Allemagne, par une de ses filiales, sur des circulations grande vitesse entre Hambourg et Berlin et entre Francfort/Main et Berlin.
La contre-attaque n'a pas beaucoup tardé : une filiale française de Deutsche Bahn (dans le frêt), vient de déposer une plainte auprès de l'autorité de la concurrence contre la SNCF au motif que cette dernière pratiquerait des prix inférieurs au prix de revient (dumping interdit) dans le transport du frêt en France ; elle parle même de prix "prédateurs".
Mais la plainte porte aussi sur l'accès à des sillons de circulation (créneaux temps/trajet pour la circulation), comme s'il était concevable que la SNCF et RFF étaient susceptibles de discriminer un nouvel entrant sur le marché...
Je vous l'avais bien dit : c'est la fin des pactes de non-agression. Mais qui sera le perdant ? Une des deux protagonistes ? les salariés ? le consommateur ?
La contre-attaque n'a pas beaucoup tardé : une filiale française de Deutsche Bahn (dans le frêt), vient de déposer une plainte auprès de l'autorité de la concurrence contre la SNCF au motif que cette dernière pratiquerait des prix inférieurs au prix de revient (dumping interdit) dans le transport du frêt en France ; elle parle même de prix "prédateurs".
Mais la plainte porte aussi sur l'accès à des sillons de circulation (créneaux temps/trajet pour la circulation), comme s'il était concevable que la SNCF et RFF étaient susceptibles de discriminer un nouvel entrant sur le marché...
Je vous l'avais bien dit : c'est la fin des pactes de non-agression. Mais qui sera le perdant ? Une des deux protagonistes ? les salariés ? le consommateur ?
8.11.09
Du rififi sur les routes allemandes.
Si l'Allemagne introduit un péage routier - pas seulement autoroutier - comme il en est maintenant question, les conséquences en Alsace seront loin d'être négligeables. Aux milliers de camions qui traversent tous les jours la région du Nord au Sud et inversement, s'ajouteront des milliers de voitures ; les Alsaciens qui iront faire leurs courses en Allemagne se feront raquetter à la frontière comme avant l'Europe, provoquant ainsi une crise grave dans les tentatives de création d'Eurodistricts transfrontaliers ; et, si le péage routier est compensé par une suppression de la taxe allemande sur les carburants pétroliers, les Allemands pourront enfin acheter leur caburant à la pompe chez eux, et l'Alsace aura des manifs de pompistes français.
31.10.09
Du rififi dans le train.
Une filiale allemande de la SNCF a demandé des sillons pour installer des circulations ferroviaires régulières longue distance en Allemagne. Et la DB se plaint, paraît-il (FTD), de ce qu'elle semble appeler un acte belliqueux.
Deux choses à dire à ce sujet :
Pendant des années, la SNCF n'a travaillé à l'international que dans le cadre de pactes de non-agression, en l'occurence des filiales communes créées avec des opérateurs étrangers pour des exploitations "communes" de certaines lignes : Thalys, Euro-Star etc. Et elle a toujours fait en sorte pour que des opérateurs étrangers (ou français d'ailleurs - demandez donc à Air France !) ne puissent installer des circulations sur le réseau français, même après que celui-ci soit passé à RFF. Cette période des pactes de non agression semble donc révolue.
J'ai travaillé à la création, l'installation et une partie du développement d'une de ces sociétés, au siècle dernier ; et j'attends toujours le paiement de mes factures. Si cette mentalité perdure, on va s'amuser...
Deux choses à dire à ce sujet :
Pendant des années, la SNCF n'a travaillé à l'international que dans le cadre de pactes de non-agression, en l'occurence des filiales communes créées avec des opérateurs étrangers pour des exploitations "communes" de certaines lignes : Thalys, Euro-Star etc. Et elle a toujours fait en sorte pour que des opérateurs étrangers (ou français d'ailleurs - demandez donc à Air France !) ne puissent installer des circulations sur le réseau français, même après que celui-ci soit passé à RFF. Cette période des pactes de non agression semble donc révolue.
J'ai travaillé à la création, l'installation et une partie du développement d'une de ces sociétés, au siècle dernier ; et j'attends toujours le paiement de mes factures. Si cette mentalité perdure, on va s'amuser...
30.10.09
Du rififi à Berlin.
Ça va péter avant que les réformes fiscales promises par Merkel/Westerwelle ne soient mises en place ! On connaît le fédéralisme allemand : les impôts directs sont votés par la Fédération, levés par les Etats régionaux qui procèdent au prélèvement sur la recette que la constitution leur concèdent ainsi qu'aux communes (selon une clé définie par la constitution : essentiellement en fonction du nombre d'habitants), puis transfèrent le reste à la Fédération. Les impôts sur la valeur ajoutée des entreprises suivent la même procédure, mais les clés pour la définition de l'assiette de l'impôt et sa répartition entre Fédération, Etats fédérés et communes est différente.
Or, la réforme fiscale fiscale promise par la nouvelle coalition gouvernementale va se solder par une diminution de la recette fiscale totale de 24 milliards d'euro, qui, par un jeu malin de réforme des clés se traduira par une baisse des recettes des Etats fédérés et des communes de l'ordre de 19 milliards : du grand art ! Celui d'économiser sur le dos des autres...
Or, la réforme fiscale fiscale promise par la nouvelle coalition gouvernementale va se solder par une diminution de la recette fiscale totale de 24 milliards d'euro, qui, par un jeu malin de réforme des clés se traduira par une baisse des recettes des Etats fédérés et des communes de l'ordre de 19 milliards : du grand art ! Celui d'économiser sur le dos des autres...
26.10.09
Du rififi à Ratisbonne.
Ça y est : la justice bouge. Richard Williamson, ci-devant évêque appartenant à la soit-disant fraternité Pie X, est inculpé de propagande négationniste et le parquet de Regensburg requiert une amende de 12 000 € (120 jours à 100 €).
S'il met les pieds en Allemagne, il sera placé en garde à vue jusqu'au procès. Certes, il peut se pourvoir contre l'inculpation, mais l'issue paraît certaine car on ne voit pas bien comment il pourrait se disculper, ses propos négationnistes à la TV allemande étant parfaitement explicites.
Il peut aussi accepter et payer, ou passer les 120 jours derrière les barreaux.
S'il met les pieds en Allemagne, il sera placé en garde à vue jusqu'au procès. Certes, il peut se pourvoir contre l'inculpation, mais l'issue paraît certaine car on ne voit pas bien comment il pourrait se disculper, ses propos négationnistes à la TV allemande étant parfaitement explicites.
Il peut aussi accepter et payer, ou passer les 120 jours derrière les barreaux.
Du rififi chez les loups.
Tout le monde connait Jack Wolfskin, la marque de vêtements extérieurs dont le logo représente une patte de loup stylisée ? Mais connaît-on aussi sa politique de protection de la marque ?
Mi-octobre 2009, la firme avait chargé un cabinet d'avocats (ou les avocats l'avaient-ils suggéré à la firme ?) de poursuivre en Allemagne une dizaine de couturiers amateurs, bricoleuses géniales de coussins et autres petits imprimeurs de T-shirts qui apposaient sur leurs créations une jolie patte de chat pour les vendre ensuite sur eBay ou autre site de e-commerce.
Avec amende conventionnelle de 991,00 € à la clé.
La suite : une campagne d'une rapidité et d'une intensité jamais vues de boycott sur internet contre la firme, qui se voit maintenant contrainte de faire machine arrière et d'annuler les poursuites.
Une victoire pour les internautes, un nouvel outil pour les rapports de force entre consommateurs et producteurs, mais aussi une faillite du système allemand des avocats auto-déclarés défenseurs de la concurrence non faussée, et une approche plus restrictive, et plus légale, de la défense des marques.
Mi-octobre 2009, la firme avait chargé un cabinet d'avocats (ou les avocats l'avaient-ils suggéré à la firme ?) de poursuivre en Allemagne une dizaine de couturiers amateurs, bricoleuses géniales de coussins et autres petits imprimeurs de T-shirts qui apposaient sur leurs créations une jolie patte de chat pour les vendre ensuite sur eBay ou autre site de e-commerce.
Avec amende conventionnelle de 991,00 € à la clé.
La suite : une campagne d'une rapidité et d'une intensité jamais vues de boycott sur internet contre la firme, qui se voit maintenant contrainte de faire machine arrière et d'annuler les poursuites.
Une victoire pour les internautes, un nouvel outil pour les rapports de force entre consommateurs et producteurs, mais aussi une faillite du système allemand des avocats auto-déclarés défenseurs de la concurrence non faussée, et une approche plus restrictive, et plus légale, de la défense des marques.
13.4.09
Du rififi à Francfort (3)
On craignait que la création de monnaie de ces dernières semaines, pour sauver ceux qui se noyaient dans la m... qu'ils avaient eux-mêmes accumulée dans la cour des banquiers et autres industriels dévoyés et aveugles aux besoins des marchés de consommation, que cette création de monnaie ne génère de l'inflation ; la première de ces Cassandre était même le ministre fédéral des Finances, Monsieur Steinbrück.
Mais voilà que Monsieur Bofinger, prof. d'Economie "keynésien" à Würzburg, membre du Conseil des Sages (Sachverständigenrat, un conseil créé il y a quarante ans), met un bémol : il ne devrait pas y avoir d'inflation, mais une déflation.
En effet, dit-il avec une grande plausibilité, la modération dans les revendications salariales auxquelles on assiste aujourd'hui conduiront à une sensible diminution des prix, très sensible même.
On aura la même chose chez nous, et il suffit de voir le nombre de fermetures de magasins pour comprendre que nous entrons aussi en déflation.
Mais voilà que Monsieur Bofinger, prof. d'Economie "keynésien" à Würzburg, membre du Conseil des Sages (Sachverständigenrat, un conseil créé il y a quarante ans), met un bémol : il ne devrait pas y avoir d'inflation, mais une déflation.
En effet, dit-il avec une grande plausibilité, la modération dans les revendications salariales auxquelles on assiste aujourd'hui conduiront à une sensible diminution des prix, très sensible même.
On aura la même chose chez nous, et il suffit de voir le nombre de fermetures de magasins pour comprendre que nous entrons aussi en déflation.
8.4.09
Du ririfi à Strasbourg / Kehl / Baden-Baden.
Sachant que l'immeuble poubelle qui servait de douane au Pont de Strasbourg, ne sert plus maintenant que d'immeuble poubelle symbole de l'impéritie de certains membres de la force publique.
Sachant que cette transformation s'est opérée par le biais d'un incendie avec pour conséquence que les abords de l'immeuble poubelle sont maintenant dangereux.
Sachant que ce danger couru par la population a amené des gens sans doute raisonnables à interdire le passage des automobiles devant l'immeuble poubelle.
Sachant que, de ce fait, le trafic automobile vers le Pont du Rhin et venant de là ne peut plus se faire que par la route à deux voies servant autrefois à aller vers le pont.
Sachant que, de ce fait, il n'existe plus qu'une seule voie en direction du pont et une seule voie venant du pont, alors qu'il y en avait, donc, quatre au total, avant l'incendie.
Sachant que, autrefois, quand il y avait deux voies dans les deux sens, on mettait vingt minutes pour atteindre Kehl à partir du centre ville de Strasbourg, et vingt minutes dans le sens inverse.
Sachant que, maintenant qu'il n'y a plus qu'une voie dans chaque sens, on met cinquante minutes dans chaque sens (testé le 07 avril 2009) du fait de l'affluence inchangée, donc que chaque déplacement est allongé de soixante minutes.
Sachant que, comme chacun a pu le voir le 07 avril 2009, aucun travail n'est effectué sur le site de l'immeuble poubelle pour rétablir le trafic sur deux voies.
Sachant que, comme l'expérience nous l'a démontré à profusion, il peut se passer des mois, sinon des années avant que que les travaux de déblaiement commencent et que le trafic sur quatre voies soit rétabli.
Sachant que le produit moyen du travail d'une personne par an est 25 000 €.
Supposant, maintenant et en attendant des chiffres plus précis, qu'il passe au moins 5 000 véhicules par jour par ce site, dont les passagers perdent maintenant soixante minutes par déplacement.
Supposant aussi qu'une personne produit un travail productif en moyenne 40 heures par semaine, disons 45 semaines par an.
Question :
Dans combien de temps allons-nous pouvoir fêter le premier million d'€ perdu par l'économie du fait de l'impéritie évoquée ci-dessus ?
Question subsidiaire :
Combien de millions d'€ auront été perdus lorsque le trafic sur deux fois deux voies sera rétabli ?
Récompense :
Le gagnant gagnera une bonne paire de baffes pour avoir dit la vérité.
Sachant que cette transformation s'est opérée par le biais d'un incendie avec pour conséquence que les abords de l'immeuble poubelle sont maintenant dangereux.
Sachant que ce danger couru par la population a amené des gens sans doute raisonnables à interdire le passage des automobiles devant l'immeuble poubelle.
Sachant que, de ce fait, le trafic automobile vers le Pont du Rhin et venant de là ne peut plus se faire que par la route à deux voies servant autrefois à aller vers le pont.
Sachant que, de ce fait, il n'existe plus qu'une seule voie en direction du pont et une seule voie venant du pont, alors qu'il y en avait, donc, quatre au total, avant l'incendie.
Sachant que, autrefois, quand il y avait deux voies dans les deux sens, on mettait vingt minutes pour atteindre Kehl à partir du centre ville de Strasbourg, et vingt minutes dans le sens inverse.
Sachant que, maintenant qu'il n'y a plus qu'une voie dans chaque sens, on met cinquante minutes dans chaque sens (testé le 07 avril 2009) du fait de l'affluence inchangée, donc que chaque déplacement est allongé de soixante minutes.
Sachant que, comme chacun a pu le voir le 07 avril 2009, aucun travail n'est effectué sur le site de l'immeuble poubelle pour rétablir le trafic sur deux voies.
Sachant que, comme l'expérience nous l'a démontré à profusion, il peut se passer des mois, sinon des années avant que que les travaux de déblaiement commencent et que le trafic sur quatre voies soit rétabli.
Sachant que le produit moyen du travail d'une personne par an est 25 000 €.
Supposant, maintenant et en attendant des chiffres plus précis, qu'il passe au moins 5 000 véhicules par jour par ce site, dont les passagers perdent maintenant soixante minutes par déplacement.
Supposant aussi qu'une personne produit un travail productif en moyenne 40 heures par semaine, disons 45 semaines par an.
Question :
Dans combien de temps allons-nous pouvoir fêter le premier million d'€ perdu par l'économie du fait de l'impéritie évoquée ci-dessus ?
Question subsidiaire :
Combien de millions d'€ auront été perdus lorsque le trafic sur deux fois deux voies sera rétabli ?
Récompense :
Le gagnant gagnera une bonne paire de baffes pour avoir dit la vérité.
8.3.09
Du rififi à Rüsselsheim.
Il n'est pas du tout sûr que la crise financière soit à l'origine des problèmes de la firme OPEL ; on peut même penser que la maison-mère, la firme US-américaine General Motors (GM) n'est pas entièrement étrangère au marasme que connaît OPEL en Allemagne. Comment expliquer sinon que OPEL ne payait quasiment pas d'impôts ? On peut spéculer sur la tenue des comptes, le marché en récession, les modèles inadaptés...
Mais on peut aussi se demander pourquoi GM a racheté, il y a des années, tous les brevets pour les technologies et produits en usage chez OPEL, et ce pour une bouchée de pain, et on peut aussi se demander pourquoi tous les ans OPEL a payé des montants importants en royalties pour l'exploitation de ces brevets - faisant ainsi bénéficier GM d'une clause nouvelle dans la convention fiscale germano-américaine, et se demander qui a été à l'origine de cette clause et pourquoi elle a été acceptée par le gouvernement allemand, et pourquoi le fisc allemand n'a pas appliqué ici les méthodes connues d'évaluation en matière de prix de transfert.
Bref, OPEL a-t-il été une vache à lait de GM ? freiné l'innovation pour que de nouveaux brevets ne fassent aucune concurrence aux anciens ?
Et maintenant ? On cherche évidemment à faire subsister OPEL, éventuellement en coupant le cordon ombilical avec GM, puisque ce dernier songe ouvertement à se déclarer en faillite aux USA, cette procédure promettant d'être plus rapide que la protection contre les créanciers selon le chapitre 11 de la loi US sur les entreprises en difficultés. Mais comment faire subsister OPEL alors que les brevets, tenez-vous bien, ont été nantis par GM auprès du gouvernement US en garantie de prêts gouvernementaux accordés à GM ?
Qui a failli dans l'affaire ? le gouvernement allemand, OPEL, GM ? Et qui va supporter les conséquences ?
Mais on peut aussi se demander pourquoi GM a racheté, il y a des années, tous les brevets pour les technologies et produits en usage chez OPEL, et ce pour une bouchée de pain, et on peut aussi se demander pourquoi tous les ans OPEL a payé des montants importants en royalties pour l'exploitation de ces brevets - faisant ainsi bénéficier GM d'une clause nouvelle dans la convention fiscale germano-américaine, et se demander qui a été à l'origine de cette clause et pourquoi elle a été acceptée par le gouvernement allemand, et pourquoi le fisc allemand n'a pas appliqué ici les méthodes connues d'évaluation en matière de prix de transfert.
Bref, OPEL a-t-il été une vache à lait de GM ? freiné l'innovation pour que de nouveaux brevets ne fassent aucune concurrence aux anciens ?
Et maintenant ? On cherche évidemment à faire subsister OPEL, éventuellement en coupant le cordon ombilical avec GM, puisque ce dernier songe ouvertement à se déclarer en faillite aux USA, cette procédure promettant d'être plus rapide que la protection contre les créanciers selon le chapitre 11 de la loi US sur les entreprises en difficultés. Mais comment faire subsister OPEL alors que les brevets, tenez-vous bien, ont été nantis par GM auprès du gouvernement US en garantie de prêts gouvernementaux accordés à GM ?
Qui a failli dans l'affaire ? le gouvernement allemand, OPEL, GM ? Et qui va supporter les conséquences ?
21.2.09
Du rififi à Baden-Baden.
Où l'OTAN ne va-t-il pas se fourrer ? On le sait, le prochain sommet de l'Organisation de l'Atlantique Nord se tiendra les 3 et 4 avril 2009 à Strasbourg/Kehl. Strasbourg, en France ; Kehl, en Allemagne, en face de Strasbourg, de l'autre côté du Rhin. Une association imposée par le gouvernement français pour donner un coup de pouce à l'idée de création d'un Eurodistrict transfrontalier franco-allemand. Je vous en reparlerai.
Et Baden-Baden, dans l'affaire ? L'affaire est que Strasbourg/Kehl n'ont pas une capacité hôtelière suffisante pour accueillir tout le monde ; donc, on en mettra à Baden-Baden, ville thermale et touristique prestigieuse à 55 km du pont entre Strasbourg et Kehl. La première réunion, celle des chefs d'Etat et de gouvernement aura même lieu à Baden-Baden, dans un de ces palaces qu'on ne trouve pas à Strasbourg, à ce qu'on dit.
Mais, disent alors les Badenois et leur maire, si c'est chez nous et pas à Kehl, s'il n'y a même rien à Kehl, pourquoi ne dit-on pas Strasbourg/Baden-Baden au lieu de Strasbourg/Kehl ?
Parce que le gouvernement fédéral a accepté qu'on dise Strasbourg/Kehl répondent les responsables de la chose ! C'est aussi simple, pensera-t-on... Mais les Badenois, ne l'entendent pas de cette oreille et il devrait y avoir des suites.
La contestation contre ce sommet prend des formes de plus en plus variées et on voit bien les richissimes russes qui peuplent maintenant Baden-Baden manifester sous les fennêtres des palaces.
Et Baden-Baden, dans l'affaire ? L'affaire est que Strasbourg/Kehl n'ont pas une capacité hôtelière suffisante pour accueillir tout le monde ; donc, on en mettra à Baden-Baden, ville thermale et touristique prestigieuse à 55 km du pont entre Strasbourg et Kehl. La première réunion, celle des chefs d'Etat et de gouvernement aura même lieu à Baden-Baden, dans un de ces palaces qu'on ne trouve pas à Strasbourg, à ce qu'on dit.
Mais, disent alors les Badenois et leur maire, si c'est chez nous et pas à Kehl, s'il n'y a même rien à Kehl, pourquoi ne dit-on pas Strasbourg/Baden-Baden au lieu de Strasbourg/Kehl ?
Parce que le gouvernement fédéral a accepté qu'on dise Strasbourg/Kehl répondent les responsables de la chose ! C'est aussi simple, pensera-t-on... Mais les Badenois, ne l'entendent pas de cette oreille et il devrait y avoir des suites.
La contestation contre ce sommet prend des formes de plus en plus variées et on voit bien les richissimes russes qui peuplent maintenant Baden-Baden manifester sous les fennêtres des palaces.
18.2.09
Di rififi à Breslau.
J'ai hésité : devais-je parler de Breslau ou de Wrocław ? En effet, faire le choix de l'un ou de l'autre pouvait être interprété comme ma prise de position dans le rififi qui oppose les opinions publiques en Allemagne et en Pologne au sujet de la nomination de certains membres du comité de direction de la fondation fédérale "Réfugiés, Déportation, Réconciliation" (Bundesstiftung „Flucht, Vertreibung, Versöhnung“) qui doit voir le jour à Berlin, après avoir échoué à Wrocław.
J'ai choisi Breslau, la version allemande, donc, puisque le rififi semble objectivement venir de la récupération par Berlin...
De quoi s'agit-il ? Tout d'abord, loin de moi de minimiser les souffrances des millions d'Allemands qui ont dû quitter leur patrie à l'Est (territoires devenus polonais et russe) ni celles des Polonais qui ont dû quitter la leur à l'Est (territoires devenu ukrainien, biélorusse et lithuanien), ni tous les autres hongrois, roumains et j'en oublie.
Loin de moi de penser qu'une fondation-centre de documentation sur ce sujet, s'il est tenu de manière strictement scientifique, soit inutile, bien au contraire ; je pense réellement qu'une métanoïa n'est possible que par la confrontation historique avec les échecs, les siens et ceux des autres, et la réconciliation, même s'il faut bien admettre que plusieurs générations sont nécessaires avant que la distance qu'une telle réconciliation génère, ne s'estompe.
Mais pourquoi fallait-il que les milieux allemands de cette Fondation en cours de création agitent le torchon rouge devant les yeux des officiels polonais en faisant comme si des personnalités du Bund der Vertriebenen (BdV), fédération des (descendants) des réfugiés et déportés allemands étaient susceptibles d'appartenir au conseil de la fondation et de garantir l'impartialité et la scientificité de la documentation rassemblée, exposée et expliquée, alors que ce même BdV, il y a quelques années encore, exigeait la restitution de la propriété des biens spoliés des déportés ! Alors qu'un traité de paix (le traité quadripartite) exclut de telles actions, alors même qu'une indemnisation allemande, légale, payée, a eu lieu !
Décidément, la "Lust an der Sache" peut produire des effets désastreux.
J'ai choisi Breslau, la version allemande, donc, puisque le rififi semble objectivement venir de la récupération par Berlin...
De quoi s'agit-il ? Tout d'abord, loin de moi de minimiser les souffrances des millions d'Allemands qui ont dû quitter leur patrie à l'Est (territoires devenus polonais et russe) ni celles des Polonais qui ont dû quitter la leur à l'Est (territoires devenu ukrainien, biélorusse et lithuanien), ni tous les autres hongrois, roumains et j'en oublie.
Loin de moi de penser qu'une fondation-centre de documentation sur ce sujet, s'il est tenu de manière strictement scientifique, soit inutile, bien au contraire ; je pense réellement qu'une métanoïa n'est possible que par la confrontation historique avec les échecs, les siens et ceux des autres, et la réconciliation, même s'il faut bien admettre que plusieurs générations sont nécessaires avant que la distance qu'une telle réconciliation génère, ne s'estompe.
Mais pourquoi fallait-il que les milieux allemands de cette Fondation en cours de création agitent le torchon rouge devant les yeux des officiels polonais en faisant comme si des personnalités du Bund der Vertriebenen (BdV), fédération des (descendants) des réfugiés et déportés allemands étaient susceptibles d'appartenir au conseil de la fondation et de garantir l'impartialité et la scientificité de la documentation rassemblée, exposée et expliquée, alors que ce même BdV, il y a quelques années encore, exigeait la restitution de la propriété des biens spoliés des déportés ! Alors qu'un traité de paix (le traité quadripartite) exclut de telles actions, alors même qu'une indemnisation allemande, légale, payée, a eu lieu !
Décidément, la "Lust an der Sache" peut produire des effets désastreux.
12.2.09
Du rififi à Dusseldorf.
Le ministre des Transports (Verkehrsminister) de l'Etat de Rhénanie du Nord-Wesphalie (18 millions d'habitants) a démissionné après avoir été pris roulant à 109 km/h en ville au volant d'une voiture officielle. Et ce n'était pas la première fois : quelques années auparavant, il avait perdu son permis de conduire pour quelques semaines pour excès de vitesse sur l'autoroute (allemande).
Motif de sa démission : Monsieur Wittke prétend qu'il ne peut plus être l'exemple que doit être un ministre de la République...
Motif de sa démission : Monsieur Wittke prétend qu'il ne peut plus être l'exemple que doit être un ministre de la République...
3.2.09
Du rififi à Rome.
La déception n'aurait pu être plus grande !
La récente décision du Pape Benoît XVI de lever l'excommunication de certains ecclésiastiques est reçue en Allemagne comme une trahison et les médias passent du célèbre "Wir sind Papst!" (Bild) à "Warum tut sich Benedikt XVI. derlei an?" (Die Welt).
Les reproches pleuvent : pourquoi n'a-t-il pas pris l'avis des évêques locaux ? pourquoi n'a-t-il pas mieux étudié la personnalité de chacun d'entre eux ? ne s'est-il pas rendu compte que son acte n'est pas un acte de générosité paternelle, mais un acte de sympathie (Süddeutsche Zeitung) à l'égard de gens qui revendiquent maintenant plus de pouvoir au Vatican même (Spiegel).
Mais le plus fort est sans doute : "Unfehlbar?" (Bild). Hans Küng, dont la venia legendi a été retirée lorsqu'il a posé cette question en 1980, doit bien rire...
La récente décision du Pape Benoît XVI de lever l'excommunication de certains ecclésiastiques est reçue en Allemagne comme une trahison et les médias passent du célèbre "Wir sind Papst!" (Bild) à "Warum tut sich Benedikt XVI. derlei an?" (Die Welt).
Les reproches pleuvent : pourquoi n'a-t-il pas pris l'avis des évêques locaux ? pourquoi n'a-t-il pas mieux étudié la personnalité de chacun d'entre eux ? ne s'est-il pas rendu compte que son acte n'est pas un acte de générosité paternelle, mais un acte de sympathie (Süddeutsche Zeitung) à l'égard de gens qui revendiquent maintenant plus de pouvoir au Vatican même (Spiegel).
Mais le plus fort est sans doute : "Unfehlbar?" (Bild). Hans Küng, dont la venia legendi a été retirée lorsqu'il a posé cette question en 1980, doit bien rire...
2.2.09
Du rififi dans la banque allemande.
Le gouvernement fédéral prépare une loi de nationalisation des banques en mauvais état. On en tombe de la chaise !
Après tout, le pragmatisme se substituant à la doctrine, pourquoi pas ? Mais, qu'est-ce qui cause un tel revirement ? Deux aspects méritent que l'on s'y arrête : d'une part, la discussion sur la Bad Bank, la ou les banques poubelles qui débarrasseraient les banques des actifs pourris et, aidant au rétablissement de la confiance, remettraient en route leur liquidité et le crédit à l'économie. Mais n'y aurait-il pas autre chose ? par exemple le fait que les banques aux actifs pourris ont une valeur boursière en chute libre et deviennent ainsi des cibles intéressantes pour les prédateurs financiers ? Il ne manquerait plus que ça : après qu'aient été injectés des dizaines de milliards d'euro dans les banques allemandes (n'en est-on pas à plus 280 milliards fin janvier 2009 ?), les vautours financiers des Hedge Funds planqués dans ces paradis financiers que sont ces pseudo-Etats que nous protégeons tous, mettraient la main sur ces banques et remettraient tout par terre.
De là à se dire que la protection s'étendrait aussi à d'autres, Européens entre autres, il n'y a qu'un pas.
Après tout, le pragmatisme se substituant à la doctrine, pourquoi pas ? Mais, qu'est-ce qui cause un tel revirement ? Deux aspects méritent que l'on s'y arrête : d'une part, la discussion sur la Bad Bank, la ou les banques poubelles qui débarrasseraient les banques des actifs pourris et, aidant au rétablissement de la confiance, remettraient en route leur liquidité et le crédit à l'économie. Mais n'y aurait-il pas autre chose ? par exemple le fait que les banques aux actifs pourris ont une valeur boursière en chute libre et deviennent ainsi des cibles intéressantes pour les prédateurs financiers ? Il ne manquerait plus que ça : après qu'aient été injectés des dizaines de milliards d'euro dans les banques allemandes (n'en est-on pas à plus 280 milliards fin janvier 2009 ?), les vautours financiers des Hedge Funds planqués dans ces paradis financiers que sont ces pseudo-Etats que nous protégeons tous, mettraient la main sur ces banques et remettraient tout par terre.
De là à se dire que la protection s'étendrait aussi à d'autres, Européens entre autres, il n'y a qu'un pas.
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